Mali : l’économiste Etienne Fabaka Sissoko arrêté pour des «propos subversifs et démoralisants»

Mali : l’économiste Etienne Fabaka Sissoko arrêté pour des «propos subversifs et démoralisants»

Nouvelle interpellation au Mali. L’économiste Etienne Fabaka Sissoko a été arrêté le dimanche 16 janvier dernier par les policiers du commissariat du 5e arrondissement et placé en détention préventive. Le mardi 18 janvier, le tribunal de la commune IV du district de Bamako, où il a été présenté devant un juge, a annoncé qu’il était poursuivi pour «des propos tendant à la stigmatisation ou à la discrimination régionaliste, ethnique ou religieuse» et pour «présomption de faux et usage de faux diplômes universitaires».

Ces poursuites interviennent après ses récentes interventions dans les médias et sur les réseaux sociaux au sujet des conséquences économiques des sanctions infligées au Mali par la Cedeao, après que la junte a présenté un chronogramme proposant une prolongation de la transition de cinq ans. Mais selon des sources proches de l’économiste, une publication de l’intéressé serait à l’origine de cette action judiciaire. Voici l’écrit en question :

«Je ne savais pas que pour les putschistes, le débat sur la légalité était important.

  1. Nous nous sommes assis sur notre constitution ici, aux vus et sus de tout le monde. Il paraît que ça se justifiait, IBK était un incompétent.
  2. Nous avons en toute liberté, élaboré une charte de la transition pour y insérer qu’en aucun cas, le vice-président de la transition ne peut remplacer le Président de la transition. On a déchargé Bah N’Daw de ses prérogatives en plein midi. Il paraît qu’il était vendu à la France.
  3. Nous avons convenus de 18 mois de transition. Nous avons juré en prêtant serment, la main sur le cœur que nous allons respecter nos engagements. Aujourd’hui, sans présenter de bilan, on demande 5 ans. Il paraît que la transition est finie, on est en refondation. Sur chacune de ces violations, les gymnastiques juridiques n’étaient pas de moi. Pourquoi aujourd’hui, il en sera différent ? Parce que vous estimez que la CEDEAO et l’UEMOA violent ses textes, c’est à moi d’expliquer ça ? Je vous laisse ce soin, je ne parle que d’économies et sur cette question, je reste ouvert au débat avec n’importe quel collègue économiste sur les conséquences de ces sanctions, et les pistes de solutions que je préconise. Ma mission, telle que je la perçois, n’est pas de vous plaire, encore moins de dire ce que vous aimez entendre par pure populisme. Non !!! Mon rôle, c’est de vous dire la vérité dans mes analyses quoi qu’il m’en coûte. Analyses que vous êtes d’ailleurs libres d’écouter, de lire ou pas. La triste vérité, c’est que le bras de fer avec les organisations sous régionales est sans issue, parce que ce sont les populations les premières victimes».

BON DIMANCHE ET BONNE MESSE. NOTRE FORCE, C’EST NOTRE DÉTERMINATION !!! 15.01.2022

Etienne Fabaka Sissoko, professeur d’économie à la faculté des sciences économiques et de gestion, Université du Mali.

Notons que depuis l’entrée en vigueur des sanctions prises par les chefs d’Etats de la CEDEAO, le 9 janvier dernier à l’issue du sommet d’Accra, Étienne Fakaba Sissoko n’a eu de cesse d’émettre des doutes sur la capacité  du Mali à «tenir au-delà de deux mois».

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