Mali : les circonstances de l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois

Mali : les circonstances de l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois

Une enquête préliminaire pour «enlèvement en bande organisée» et «en relation avec une entreprise terroriste», a été ouverte après l’enlèvement au Mali du journaliste français Olivier Dubois, a appris mercredi soir l’Agence France-Presse auprès du parquet national antiterroriste (Pnat), confirmant une information du Monde. Cette enquête, classique lorsqu’un Français est enlevé à l’étranger, a été ouverte après la confirmation ce 5 mai de l’enlèvement de ce journaliste par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), survenu début avril.

Olivier Dubois, journaliste indépendant de 46 ans vivant et travaillant au Mali depuis 2015, a couvert la tourmente crise sécuritaire traversée par le pays sahélien pour différents médias, comme le magazine français Le Point Afrique, et, depuis un an, le quotidien français Libération. Dans la vidéo circulant sur les réseaux sociaux, il dit avoir été enlevé le 8 avril à Gao (Nord) par des éléments du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), nébuleuse djihadiste affiliée à Al-Qaïda. Il s’était rendu de sa propre initiative à Gao en vue d’un entretien avec un commandant du GSIM, Abdallah Ag Albakaye, selon des informations recueillies par l’AFP auprès de différents interlocuteurs militaires et diplomatiques et du «fixeur» d’Olivier Dubois, l’un de ces locaux auxquels les journalistes font couramment appel dans les zones à risques pour les aider dans leur travail. L’interview avait été arrangée avec le concours de ce «fixeur», seulement identifié comme Souleymane pour des raisons de sécurité. Avec son aide, le journaliste avait préalablement échangé par écrit avec Abdallah Ag Albakaye, commandant d’un groupe de djihadistes dans la zone de Talataye, à environ 150 kilomètres de Gao. Souleymane est originaire de cette même région.

Olivier Dubois a rallié Gao depuis Bamako le 8 avril au matin par avion, grâce à la réouverture récente de lignes commerciales entre la capitale et plusieurs villes du Centre et du Nord. Il a déposé des affaires, comme son passeport et son téléphone, à l’hôtel où il avait une chambre réservée. Il avait rendez-vous dans un appartement de Gao avec Abdallah Ag Albakaye. Souleymane a indiqué avoir accompagné le journaliste dans une rue de Gao où il l’a vu embarquer dans une voiture avec plusieurs hommes. Le journaliste n’a plus été vu en public depuis. L’alerte a été donnée discrètement deux jours après, quand il ne s’est pas présenté à son vol de retour de Gao vers Bamako.

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