Le gouvernement malien annonce l’ouverture d’une enquête sur la mort de plus de 100 civils tués samedi 23 mars 2019, dans le centre du pays, afin de «déterminer les circonstances de ces crimes». Selon des témoins, les assaillants étaient habillés en tenues traditionnelles Dozo, du nom de l’une des ethnies du pays. Mais leur identité n’est pas encore connue.
La Minusma, la mission des Nations unies au Mali, souhaite que les auteurs de l’attaque répondent de leurs actes. L’association de défense des droits des populations pastorales Kisal a annoncé un bilan de «134 morts dont des femmes, enfants, vieillards, adultes et adolescents», dimanche sur sa page Facebook. Un précédent établi par des sources de sécurité et des autorités locales avait fait état samedi d’au moins 105 civils tués.
C’est l’attaque contre des civils la plus meurtrière au Mali depuis 2012, où le Nord était tombé sous la coupe de groupes islamistes liés à Al-Qaïda. L’attaque de samedi, survenue à l’aube, est le fait de chasseurs dogons présumés, selon des sources concordantes. Elle a eu lieu en pleine visite d’une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU dans un Sahel en proie à la menace djihadiste.
Cette attaque consterne les membres du Conseil de sécurité des Nations unies qui étaient en visite au Mali, samedi. «Nos condoléances les plus sincères et notre sympathie la plus profonde aux familles et aux proches des victimes de cette terrible attaque d’Ogossagou», a réagi François Delattre, ambassadeur de la France aux Nations unies et coprésident du Conseil de sécurité. « Nous condamnons, dans les termes les plus fermes, cette attaque inqualifiable », ajoute M. Delattre, qui faisait partie de la délégation du Conseil de sécurité des Nations unies en visite au Mali. Des femmes, des enfants et des personnes âgées figurent parmi des victimes de l’attaque. Beaucoup de dégâts matériels ont été enregistrés. Le centre du Mali est en proie à de récurrentes attaques terroristes et aux violences intercommunautaires.
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