Renvoi de juges, dissolution du parlement, gouvernance par ordonnance, le locataire du palais de Carthage veut-il d’une Tunisie monarchique ? Alors qu’il prend petit à petit mais de façon inexorable tout le pouvoir, le président Kaïs Saied devient très dur avec ses compatriotes, et avec les institutions de la République. Aujourd’hui, il a la justice, les députés, l’opposition et une grande partie de ses compatriotes contre lui.
Le 16 juin dernier, la puissante centrale syndicale tunisienne, l’UGTT a organisé un débrayage qui a fait mouche. Une UGTT qui a d’abord boycotté le pseudo-dialogue national, réduit à un monologue entre les partisans de Kaïs Saied puisque c’est lui qui a choisi ceux qui doivent être sous cet arbre à palabre, réduit à quelques organisations stipendiées par le pouvoir, sans les partis politiques.
Hier dimanche, 19 juin les Tunisiens ont encore rappelé à leur président, qu’il fait fausse route et qu’il n’a pas été élu pour martyriser son peuple. Tunis était noire de monde, une
bronca contre les embardées politiques de Kaïs Saied, et en ligne de mire, le référendum du 25 juillet prochain.
Un référendum rejeté par les Tunisiens sur fond de «dégagisme» car, hier devant le Théâtre national de Tunis, le vocable «dégage» sortait de la bouche de milliers de manifestants, à l’encontre de celui qu’on appelle «Robocop».
Une manifestation au sein de laquelle, on retrouve des hommes d’Ennhadha, hier allié de Kaïs Saied, aujourd’hui son adversaire acharné. Car il y a les dérives politiques du président, mais il y a la situation économique du pays.
Exsangues et anémiés par les soubresauts de la Révolution printanière qu’est venu aggraver le Covid-19 et ses conséquences, les Tunisiens sont confrontés aux problèmes de chômage, de cherté de la vie, et si on y ajoute ce yoyo politique venant du palais de Carthage, ils sont anxieux quant à l’avenir du pays, qu’ils avaient espéré rose après l’effet papillon de Sidi Bouzid. Las.
Jusqu’où ira le président Kaïs Saied ? Et faut-il s’attendre à une seconde révolution tunisienne ? Que veut au juste le président qui semble vouloir gouverner en solitaire ? Que peut faire Ennahadha ? La Tunisie peut-elle retomber sur ses 2 pieds ? Et quelle sera l’atmosphère d’ici le 25 juillet, date du référendum auquel tient coûte que coûte Kaïs Saied ?
La REDACTION
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