30 mn d’explications télévisuelles le 25 novembre dernier du président Mohamed Bazoum sur la prétendue présence de troupes étrangères, notamment à Dosso, n’auront pas suffi à convaincre certains de ses compatriotes, en particulier le Mouvement Tournons la page (TLP) à passer outre la fin de non-recevoir de la justice, pour manifester le week-end écoulé, afin de dénoncer cette présence de militaires étrangers sur le sol nigérien.
Leurs revendications exigibles sont :
– Retrait des bases militaires étrangères, principalement françaises ;
– Justice pour les 2 tués de Tera, lors du blocage du convoi militaire de Barkhane ;
– Libérations des prisonniers politiques, surtout Anass Djibrill embastillé depuis mars 2021 ;
– Opérations Mains propres sur la gouvernance de Mahamoudou Issoufou.
L’explication de l’existant à Dosso du président Bazoum qui, hasard du calendrier, survenait à quelques heures des échauffourées mortelles de Tera, n’est donc pas passée du côté du TLP, qui étoffés de ses desiderata à l’encontre de la France mais surtout du régime Bazoum, a voulu battre le macadam hier 5 décembre. C’était sans compter avec les forces de l’ordre qui ont sécurisé la place Toumo, lieu de ralliement, de même que le Boulevard de l’Assemblée nationale. Finalement, ce fut à travers de petites artères que dispersés, les manifestants ont fait du raffut.
Certes, lors de son intervention télévisée, le président nigérien a reconnu l’apport de Barkhane au Mali, et plus généralement au Sahel, une reconnaissance à l’égard de la France que le simple bon sens recommande, qui plus est avérée, car sans Serval, qui a arrêté net les croquants djihadistes à Sévaré, que serait Bamako de nos jours ? Est-ce être francophile que de reconnaître cet état de fait ?
Même avec Barkhane, qu’est le Sahel aujourd’hui ? On peut reprocher à la France de ne pas avoir pu éradiquer le terrorisme au Sahel, d’ailleurs, la peut-elle seule, sans les armées nationales ? On peut lui faire grief de cela mais, de ne rien avoir fait, et surtout mantra seriné de nos jours, d’armer les djihadistes, c’est un pas que beaucoup ont franchi, s’en servant comme la muleta face au taureau.
Les contempteurs de Bazoum, lui reprochent son tropisme français, critique facile, quand on réécoute son discours du 9 juillet 2021 à Paris, et sa posture habituelle : Oui à une aide française ou toute autre puissance qui peut apporter formation et logistique, mais non à une sous-traitance de la sécurité au Sahel !
Que veut la coalition TLP, quand elle exige un audit sur la gestion du Niger sous le mentor et camarade de Bazoum, Mahamadou Issoufou ? Créer le clash entre 2 hommes liés par 30 ans de compagnonnage, et combats politiques ? Briser l’entente qui prévaut, et permet au Niger d’évoluer et concentrer ses forces sur la lutte contre le terrorisme ? Opposer les uns aux autres au sein du PNDS, et installer la chienlit terreau de toutes les incertitudes politiques dont n’a pas besoin le Niger ?
Que TLP veuille jouer son rôle de contre-pouvoir au Niger, cela est légitime et inscrit dans la Constitution, mais est-il en droit de vouloir déjà secouer un pouvoir sur des faits non vérifiés qui n’a que 6 mois, et qui est confronté à des défis tels la santé, l’éducation et le terrorisme ? La preuve, la veille de coup de sang de TLP c’est-à-dire ce 4 décembre, 12 militaires ont été tués à Tera et plusieurs dizaines de terroristes neutralisés grace à une intervention aérienne.
Cela fait tendance de nos jours de vitupérer contre la France, de bloquer son convoi militaire, de vouer les militaires français aux gémonies, mais ce comportement de politiquement correct que tente d’imposer une sorte de dictature intellectuelle n’est pas sans danger y compris pour d’autres pays comme le Mali ou le Burkina. TLP devrait jouer sa partition républicaine, mais en pensant à l’intérêt du Niger. Les hommes et dirigeants passent, la Nation est éternelle !
La REDACTION
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