Face au silence pourtant tintamarresque de Macky Sall sur un 3e mandat, et alors que ses proches et l’écurie de Benno Bok Yaakar, la coalition présidentielle multiplient les propos et comportements allusifs à un 3e bail du chef de l’Etat, l’opposition et la société civile ont décidé ce samedi 13 mai 2023, de faire monter leur désapprobation d’un cran : par une immense manifestation qui a drainé du monde à Dakar, chapeautée par le conglomérat F24 ! Déjà, le 16 avril dernier, le même F24 avait donné de la voix tonitruante à travers un mouvement de rue, contre un 3e mandat du président sortant.
En laissant toujours pendant une possibilité de se représenter, Macky Sall avait certes, il y a quelques mois (avant les législatives) l’argument de ne pas rendre ingouvernable le Sénégal mais, à 10 mois de la présidentielle et dans un Sénégal aux ressorts démocratiques bien huilés, il n’a plus de raison de cultiver le mystère.
D’autant que la conjoncture nationale ne lui est pas favorable : l’affaire Sonko avec son possible inéligibilité qui pourrait créer la tambouille, la quasi-totalité des opposants qui ont la justice aux trousses, et un 3e mandat qui est devenu crisogène dans la sous-région.
Au journal français L’Express, le président Macky Sall a d’ailleurs affirmé que la loi a tranché et que la possibilité d’un 3e mandat lui est ouverte.
Alors, avec cette montée dans la rue de la centaine d’organisations politiques et de la société civile, pour faire respecter la clause constitutionnelle qui prescrit toute destinée présidentielle à 2 et non à 3 mandats, le Sénégal emprunte-t-il la route au «Gatsa-Gatsa» politique, expression wolof lâchée par Ousmane Sonko, qui signifie «combat mortel» ?
Il y a un air de remake de 2011, avec quelques changements d’acteurs ou plus exactement certains qui combattaient Abdoulaye Wade, il y a 12 ans contre ses velléités de 3e bail parmi lesquels un certain Macky Sall sont au pouvoir, et s’essayent aux apprentis sorciers.
Et il faut prendre cette escalade au sérieux même si au pays de la Téranga, il y a des lignes rouges qu’on ne franchit pas, il y a des leviers qu’on peut activer, notamment, les 2 confréries maraboutiques (Mouride et Tidjiana) pour apaiser les esprits malgré ces garde-fous, l’atmosphère au Sénégal au fur et à mesure qu’on s’approche du 25 février 2024, deviendra anxiogène pour ne pas dire conflictogène.
Car on a l’impression que rien qu’avec un Ousmane Sonko, qui veut coûte que coûte être sur la liste de départ, les choses ne sont pas simples. Joe Biden, le président américain et son homologue français, l’ont compris et selon différentes sources, ils auraient proposé à Macky Sall de lui trouver un point de chute, s’il laissait la tentation de l’Avenue Roume. Ce dernier a écouté mais n’a rien dit. Le F24 lui remet sa manif. pour cette semaine encore…Ces deux semaines restantes du mois de mai promettent d’être chaudes au Sénégal.
La REDACTION
COMMENTAIRES