«Marche du million» au Soudan : L’armée a le couteau sur la gorge

«Marche du million» au Soudan : L’armée a le couteau sur la gorge

Fini le temps des répressions sanglantes. Est éloignée cette période où toute voix contestataire est réduite au silence, sans ménagement et de la plus violente des manières. Pour servir d’exemple. Petit à petit, déferlent sur l’Afrique, les molécules d’un vent nouveau. Il est empli de liberté. De maturité des peuples. Et leur soif inextinguible de s’affirmer et de demander des comptes à ceux qu’ils ont accordé une parcelle de pouvoir. Et de pouvoir leur demander, voire leur arracher, le pouvoir qu’ils leur en fait prêté.

Après l’Algérie, le Soudan donne l’exemple. Le pays montre la voie d’une nouvelle Afrique qui ne saurait plus s’accommoder des pseudos puissants hommes, qu’ils soient militaires ou civils, qui pensent pouvoir disposer du pouvoir du peuple pour brimer le même peuple. Les temps sont en train de changer. Les Soudanais ont vu le vent tourner et ils sont résolus à ne pas perdre ce virage qui promet de les conduire vers des horizons, même s’ils ne sont pas radieux, au moins rocailleux que le règne d’un certain Omar El Béchir.

La «marche du million» a drainé du monde. Des Soudanais, sans attendre une aide quelconque, animés de leur seule volonté de changement, ont accepté traverser monts et rivières pour rejoindre Khartoum, l’épicentre de la résistance, pour crier devant la poitrine bardée de galons des hauts dirigeants du Conseil militaire de transition de leur remettre ce qui leur appartient.

Leur échéance à eux est sans équivoque. Maintenant. L’Union africaine avait dit deux semaines. Le président égyptien négocie trois mois. En tous les cas, tous les chiffres sont éloignés des deux ans demandés par le Conseil militaire de transition.

Certes, il plane le risque du chaos. Il règne la peur que la situation n’échappe à tout contrôle et que le pays bascule entre les mains d’appétits peu recommandables et enregistrés dans le registre du terrorisme. Ce que craint fortement le voisin égyptien.

Mais la situation qui peut offrir le gîte à cette éventualité, c’est bien la situation tendue qui règne actuellement à Khartoum. Plus ce bras de fer tarde, plus le pays est davantage vulnérable. L’armée doit donc se remémorer les pas de danse esquissés avec les civils à l’annonce de la chute d’Omar El Béchir  et savoir accepter rendre le tablier. Mais sans dépit et animée désormais de la volonté de la seule mission qui est assignée à une armée dite républicaine : défendre l’intégrité du territoire soudanais. Sur le terrain. Et pas depuis un palais . UNE

Ahmed BAMBARA

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