Il n’y a plus de doute, le parti des Transformateurs de l’opposant Succès Masra a décidé de tourner le dos au Dialogue national inclusif. Alors que des efforts sont en train d’être déployés pour ramener les «frondeurs» autour de la table des discussions, c’est la rue qu’a choisie le parti d’opposition pour exprimer son rejet des actions du Conseil national de la Transition. Hier jeudi 1er septembre 2022, en dépit de l’interdiction des autorités communales, ils étaient nombreux à se rassembler pour le meeting programmé par leur leader. Mais cette bravade n’a pas prospéré puisque la police est intervenue et a dispersé la foule de manifestants qui avaient répondu à l’appel du truculent Succès Masra.
Cette réaction des Forces de l’ordre tchadiennes ne s’est pas limitée à empêcher le rassemblement, plusieurs manifestants ont été interpellés. Selon les premiers chiffres, ils seraient environ quatre-vingt à avoir été arrêtés et gardés à vue pour «rassemblement interdit».
Cette manifestation qui a lieu alors que le Dialogue politique, du fait des divergences et contestations bat de l’aile n’est pas bon signe. Elle arrive comme un grain de sable dans la tambouille politique. Même s’il est vrai que le parti des Transformateurs s’était déclaré non-partant à ce dialogue, cette manifestation sonne comme un acte de sabotage des efforts consentis pour ramener les protagonistes de la scène politique (politiques et groupes armés rebelles toute tendance confondue) autour d’une même table. Il est vrai que les préalables posés par ce parti et la société civile n’ont pas reçu un écho favorable, mais en lançant ses militants dans la rue, Succès Masra dévoile ses intentions. En clair, il n’est pas question pour lui de rejoindre ce cénacle censé décider de l’avenir du pays au terme de la période de transition.
L’attitude pourrait laisser à désirer, mais en politique la fin justifie les moyens. Sait-on jamais ? Par cette manifestation, qui a contraint le régime à mobiliser plusieurs centaines de policiers, l’opposant habitué à drainer des foules lors de ses meetings a certainement testé sa capacité de mobilisation en vue des mots d’ordre et batailles à venir.
La rédaction
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