Même avec l’embellie avec le Maroc, puissance régionale, 1er investisseur pour la France dans cet espace, même avec ce réchauffement avec le royaume chérifien, la France pense toujours aux pays du Sahel ! Et quand on parle de ces pays automatiquement, on fait allusion au Mali-Burkina-Niger, où l’ex-Métropole est devenue indésirable, et les relations exécrables.
Et pourtant, il y a comme un fil rouge que la France se refuse à couper. Après les images d’Epinal de Macron avec M6, et derrière eux, le prince héritier Moulay El-Hassan, voici le chef de l’Etat français devant les députés hier 29 octobre pour délivrer son message, lequel a été axé sur une piqure de rappel de sa correspondance du 30 juillet dernier au Roi M6, relative au Sahara occidental, mais ce qui a fait tilt dans l’esprit des Sahéliens, c’est ce bout de phrase disant en substance que le Maroc pourrait jouer à la plateforme pour les pays du Sahel pour une plus grande stabilité, enjeu important aux yeux de Jupiter !
Ce n’est pas un propos sibyllin ni subliminal, mais très clair : Macron, malgré le fait que la France est un repoussoir pour les 3 régimes militaires du Mali-Burkina-Niger, Macron estime que tout est possible, le divorce est consommé, soit, mais entre Etats, un remariage est possible, via le Maroc.
Le royaume alaouite, en effet file de bons rapports avec l’espace Sahel. L’ouverture d’un corridor méditerranéen, l’exemption de visas à certains pays, et le rapprochement du Maroc avec l’Afrique noire, sont autant de gages de bonne foi et de respectabilité que le Maroc pourrait en effet servir de Gobetween entre la France et l’AES !
Il y a déjà des médiateurs officieux ou officiels qui tentent de trouver le fil de l’écheveau, mais le roi M6 est aussi aguerri dans ce genre de dossier. Certes, entre une ex-Métropole, dont le procès en néocolonialisme, condescendance et collusion avec les terroristes, entre ce procès intenté contre la France par ses ex-colonies, difficile souvent à une tiers personne fut-ce-t-il roi de s’y immiscer ! Mais, M6 a prouvé dans le passé lointain déjà qu’il est un diplomate efficace : en 2002 déjà, il avait réussi le tour de force de réunir les présidents Lassana Conté de Guinée, Tejan Kabbah de Sierra Léone, et Charles Taylor du Liberia, 3 chefs d’Etat qui ne voulaient même pas se voir en peinture. A Rabat, il les avait rassemblés là où nombre de ses pairs avaient échoué, les recevant un à un avant que les 3 divisés par une guerre, et des rébellions, avant que les 3 ne fassent une paix des braves.
Le Maroc, plateforme pour recoller les morceaux entre la France et l’AES ? Possible, pourvu que les facteurs qui ont dirimé ce mariage vieil de 60 ans, que ces facteurs soient jetés à jamais.
Macron ne peut plus directement prendre pieds au Sahel contrairement au Maroc qui y est bien implanté ! Les entreprises françaises installées au Maroc vont constituer la tête de pont d’un retour au Sahel. Nouvelle stratégie donc française consistant à se couvrir d’un manteau acceptable pour reconquérir le cœur des Sahéliens !
La REDACTION
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