Massacre de Karma : Les rescapés et les ressortissants décomptent 147 tués et exigent contrition et réparation de l’Etat

Massacre de Karma : Les rescapés et les ressortissants décomptent 147 tués et exigent contrition et réparation de l’Etat

Alors que l’activiste Charles Wendpouiré Sawadogo a été arrêté dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité, et relative au drame de Karma et que le «Collectif des activistes et journalistes» s’insurge contre cette arrestation par la voix de son porte-parole, Dr Arouna Louré, les «miraculés » et ressortissants de Karma ont encore parlé, cette fois de vive voix à Ouahigouya.

Après leur lettre du mercredi 26 avril dernier, décrivant ce qui s’est passé ce 20 avril 2023 à Karma, localité située à 15 kilomètres de Ouahigouya, les rescapés et ressortissants étaient face aux médias ce 29 avril (comme ils l’avaient promis dans ladite lettre) au siège du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) de Yatenga.

Et c’est à un narratif de l’innommable du 20 avril dernier à Karma, qu’a effectué Daouda Bélèm, le porte-parole des victimes et ressortissants. C’est quasiment la teneur de la correspondance d’il y a une semaine que ce dernier a réchauffé avec plus de détails dans ce qu’il est convenu d’appeler le «massacre de Karma». On apprend effectivement que  ce 20 avril 2023 dès 7h 30 que le village a été encerclé par des personnes habillées avec des uniformes de «soldats».

S’en suivront des tueries résumées dans ces propos de Daouda Bélèm : «Au total, nous avons dénombré 147 personnes tuées à Karma, dont 28 femmes, 45 enfants âgés de 9 jours à 14 ans et 9 blessés… nous, rescapés et ressortissants de Karma et environnants n’avons aucun doute qu’il s’agit des FDS… nous ne sommes pas dupes, nous connaissons bien nos FDS». Tout est dit dans ces bouts de phrase. Et au nom des rescapés et ressortissants de Karma-la-martyre, Daouda Bélèm a exigé que l’Etat fasse acte de contrition, et s’occupe des réparations relatives aux blessures physiques et psychiques à l’égard des personnes affectées, bref que justice soit rendue.

De ce fait, tous les regards sont tournés vers le procureur du Faso de Ouahigouya qui a ouvert une information judiciaire sur ce drame le 23 avril dernier, tout en annonçant qu’on avait dénombré une soixantaine de victimes. Il y a lieu impérativement de faire rapidement la lumière sur ce drame de Karma, pour plusieurs raisons évidentes :

  • Pour situer l’opinion nationale et internationale sur ce qui s’est passé en ce jour funeste du 20 avril à Karma.
  • Cela permettra de rendre justice aux familles des victimes et éventuellement, faire des réparations.
  • On pourra tirer des leçons de cette tragédie dans cette lutte contre le terrorisme.
  • Ça aidera à apaiser les cœurs dans un Burkina où déjà le vivre –ensemble est mis à rude épreuve.
  • Ça fera taire tout ce qui se dit sur Karma.

Dans l’histoire des peuples qui n’est jamais faite de pages blanches, il y a des drames, des massacres, des bavures, des pogroms…, mais la grandeur d’un peuple est de pouvoir les surmonter par des solutions consensuelles, parfois douloureuses, pour pouvoir se regarder dans la glace, et laisser à la postérité des valeurs cardinales. Le Burkina est actuellement face à ces soubresauts. A lui de «grouiller» s’en sortir !

La REDACTION

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