Si le fantasque Yahya Jammeh croit couler des jours tranquilles, aidé en cela par celui qui lui a offert le gîte et le couvert, le n°1 équato-guinéen, Obiang N’Guema Basongo, c’est raté !
13 ans après qu’une cinquantaine de West-Afr., comprenez ressortissants de l’Afrique de l’Ouest, aient été assassinés en Gambie dans des circonstances non encore éclaircies, les fantômes des disparus sont revenus rappeler au mauvais souvenir, celui qui dirigea avec la cravache cette «banane enfoncée dans la gueule du Sénégal», que lorsqu’il y a crimes, il doit forcément avoir châtiment. Or Mister Jammeh avait réussi à mettre le pied sur ce qui ressemble à des crimes d’Etat. Qui a ordonné de tuer ces Sénégalais, ces ivoiriens et ces 44 Ghanéens en partance pour le mirage Shengéen ? C’est ce qui demande un collectif d’organisations ghanéennes de défense des droits de l’homme et les familles des victimes. A partir d’indices nouveaux, le collectif demande des poursuites contre celui qui lançait à tout vent que «Même les oiseaux savaient qu’il allait régner sur la Gambie jusqu’à la fin des temps». Le nouveau élément n’est pas la version d’un rescapé de ce qui ressemble à des exécutions sommaires dans la nuit du 21 au 22 juillet 2005, par des soldats gambiens. Certes, un rapport conjoint CEDEAO/Nations unies a eu lieu en août 2014, non rendu public, un rapport du reste qui laissait circonspect beaucoup de personnes, puisqu’il exonère à bon compte le gouvernement gambien.
L’élément qui a fait tilt est ce témoignage dans la presse, d’un des ex-sicaires, un ancien soldat gambien, qui donne une description circonstanciée à vous glacer le sang de cette nuit effroyable : des migrants ont été tués et leurs corps jetés dans des puits dans le village de Kanilai, le patelin de Yahya Jammeh. Alors, le maître de Guinée Equatoriale, Obiang N’Guema a donc beau répéter qu’il faut qu’il consulte ses juristes à lui pour savoir si son illustre exilé peut être poursuivi pour des faits datant de son règne, pour ce cas-ci, ça risque d’être plus compliqué, car la CPI pourrait s’en saisir. En tous les cas, le ‘’deal’’ ficelé pour que le satrape qui a dirigé la Gambie durant 22 ans tient toujours mais jusqu’à quand ? Et à quel prix ? Va-t-on fermer les yeux parce que l’ex-Ubu gambien a accepté de mauvaise grâce de céder son fauteuil à Adama Barrow en face duquel il a perdu par les urnes, pour laisser impunis de tels crimes ? Encore une fois, la Gambie et la communauté internationale promptes à s’indigner sont interpellées .
La Rédaction
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