Massacres de 500 personnes à Moura au Mali : Le rapport onusien pointe des crimes contre l’humanité et Wagner

Massacres de 500 personnes à Moura au Mali : Le rapport onusien pointe des crimes contre l’humanité et Wagner

Que s’est-il passé du 27 au 31 mars 2022 à Moura, localité située au Centre du Mali, où au cours d’une fête foraine, 500 personnes auraient été massacrées ? Qui sont les corps qu’on ensevelissait dans ce qui ressemble à une fosse commune, et qui sont les hommes en tenue, parmi lesquels des Blancs qui s’activaient autour des corps montrés par une vidéo satellitaire  ?

Après les polémiques sur la matérialité de ces tueries et les auteurs lesquels micmacs n’ont jamais véritablement cessé, le Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme vient de publier ce 12 mai 2023, un rapport sur ces gravissimes évènements de mars 2022 à Moura.

Ce rapport onusien ne passe pas par 4 chemins pour pointer un doigt accusateur sur les FAMa et des combattants «étrangers» d’avoir exécuté en mars 2022 au moins 500 personnes lors d’une opération antidjihadiste dans le Centre du pays. Le rapport mentionne avoir «des motifs» raisonnables de croire qu’au moins 500 personnes dont une vingtaine de femmes et sept enfants auraient été exécutés par les forces armées maliennes et les personnels militaires étrangers… après que la zone avait été totalement maîtrisée entre le 17 et le 31 mars à Moura». Enfin, cette enquête affirme que 58 femmes et jeunes filles ont été victimes de viol et d’autres femmes de violences sexuelles.

Des actes criminels selon Volker Turk, haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme constitutifs à bien des égards de crimes contre l’humanité.

Même narratif que les ONG

Le même rapport ne s’entoure pas de gant pour stipuler que les «étrangers» présents à Moura ce jour-là, s’ils ne sont pas clairement identifiés pourraient selon la logorrhée officielle malienne et russe être des «instructeurs russes», euphémisme pour désigner les paramilitaires de Wagner. Ils portaient ces (étrangers blancs) des treillis et «parlaient une langue étrangère». C’est un document qui vient accréditer les narratifs des ONG et de journalistes sur ce qui s’est passé à Moura avec une revue de détails plus fouillée.

La Communauté internationale enjoint le Mali à faire rapidement la lumière sur ces tueries qui font l’objet depuis plus d‘une année de jeu de pingpong, d’affirmations et de dénis. Elle prie le Mali de publier fissa les résultats de l’enquête ouverte par la justice militaire en avril 2022 et dont les conclusions se font toujours attendre.

En guise de mémoire en défense, les autorités maliennes ont qualifié le rapport onusien «d’enquête biaisée» et exhibe la martingale habituelle qui consiste à fustiger un «récit fictif» venant de ce rapport.

«Enquête biaisée»

Mieux, le Mali s’insurge contre les méthodes dignes de Big Brother, ou de barbouzeries (satellites au-dessus de Moura) pour se procurer des images sans l’aval des autorités, ce qui revient de «l’espionnage et d’atteinte à la sûreté nationale».

Pour les dirigeants du Mali, ce qu’elles avaient craint au départ, c’est-à-dire «l’instrumentalisation de la MINUSMA et des droits de l’ONU» pour saboter les actions des FAMa et les «choix stratégiques du Mali», cette crainte est là sous la forme de ce rapport mensonger ! Pour elles, les victimes sont et restent des terroristes, pas de victimes civiles collatérales ! Effectivement, des éléments de la katiba Macina ont été éliminés à cette même periode. Mourra est le cas symptomatique des impératifs de guerre asymétrique et les exigences de droits-de-l’hommiste. Moura est-il une bavure militaire, une expédition punitive «5 jours d’enfer» ? ou tout simplement un bidonnage pour accabler une transition malienne qui a décidé de tracer ses sillons, de couper les ponts avec certains partenaires ? Toujours est-il qu’il faudra clarifier cette affaire pour les Maliens et pour le reste du monde. Car voilà 500 victimes prises en tenailles entre les conséquences immanquables de toute guerre, et la protection des civils. Moura n’est pas d’ailleurs sans rappeler Karma au Burkina ou si la tuerie de 136 personnes a été acceptée par les autorités, la responsabilité des FDS et VDP a été réfutée par le président IB en personne. Moura fait aussi craindre l’avenir de la MINUSMA dont le renouvellement du mandat est prévu pour ce mois de juin.

La REDACTION

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