Massacres du stade du 28-Septembre en Guinée : La justice se profile pour les 192 victimes-parties civiles

Massacres du stade du 28-Septembre en Guinée : La justice se profile pour les 192 victimes-parties civiles

13 années, 13 longues années que le cauchemar, les insomnies, la colère et souvent la résignation restent prégnantes, 13 années que tout cela dure. C’est-à-dire le ressenti des victimes et leurs familles du massacre et viol de femmes le 28 septembre 2009 à Conakry.

Ce jour-là dans le stade éponyme, alors que l’opposition avait organisé une marche de protestation contre les velléités de candidature à la présidentielle de Dadis, soudain ce fut l’enfer. Des militaires chargèrent et tirèrent laissant 158 victimes sur le sol et violant des femmes avec des «objets contondants» selon un témoin. Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Jean-Marie Doré n’auront la vie sauve que grâce à l’exfiltration dont ils furent l’objet par des gendarmes, avec de légères blessures. Après moult tergiversations, des couacs procéduraux, et des missions rogatoires à Ouagadougou pour auditionner Dadis Camara, ce dernier, le lieutenant-colonel Tiegboro Camara, ministre chargé de la lutte contre la drogue et l’aide de camp de Dadis Toumba Diakité seront inculpés. Mais, il y a loin des inculpations à la tenue d’un procès en bonne et due forme.

Même l’emblématique ancienne Thémis de la CPI Fatou Bensouda s’est intéressée à cette boucherie à huis clos, et puis tout semblait retomber comme un soufflet.

Les différents ministres de la Justice successifs ont également promis justice aux survivants, mais rien de concret. Jusqu’à l’arrivée de la Transition avec le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, qui a promis que la justice sera sa boussole. Est-ce pour ce serment que son garde des sceaux, Charles Wright, s’active à ce qu’enfin, le jugement ait lieu ?

Oui, mais, il y avait également des questions logistiques, de personnel… A présent, tout semble aller pour le mieux pour un procès en septembre 2022 !

Selon l’avocat des 192 victimes qui se sont constituées partie civile, Me Alpha Amadou, «les actes préparatoires devaient être faits de façon sereine», il y avait la question du bâtiment, car ce sera à n’en pas douter un procès hors norme qui drainera du monde, et enfin, la problématique des magistrats et greffiers formés semble résolue.

Crimes en septembre 2009, et bientôt procès et châtiment ? Le ministre Alphonse Wright le promet. Et au sujet des présumés suspects, les 3 inculpés-phares sont Dadis Camara, Tiegboro Camara et Toumba Diakité, qui sont dans la lorgnette de la justice. Qui ont été les exécutants et les commanditaires de cette horrible tragédie ? Quel rôle a joué chacun de ce trio ? On sait que l’ex-président Dadis a toujours dit être prêt à répondre.

13 années, c’est une petite éternité, la preuve, certaines victimes ont disparu, le temps ce limon qui couvre tout a fait son œuvre, des preuves ont été effacées. Mais qu’importe s’il est vrai que la justice humaine est la recherche de l’injustice minimale, rien qu’un procès, même une décennie après apaisera les cœurs, et condamnera ceux qui seront reconnus coupables. Lente, la justice l’est, mais reste inexorable lorsqu’elle se déclenche. Pour ces 192 victimes, pour la mémoire des disparus, pour ces femmes souillées à jamais par la barbarie humaine, seule la justice réparatrice peut aider à faire le deuil des morts et tenter de passer à autre chose pour ces femmes violées. On attend donc septembre pour constater si ce procès sera une réalité, la Guinée ne doit pas manquer ce rendez-vous.

La REDACTION

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