Me Bonkoungou et Me Barry : «On s’acharne sur le capitaine Dao»

Me Bonkoungou et Me Barry : «On s’acharne sur le capitaine Dao»

Le capitaine Abdoulaye Dao est poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline militaires. Le vendredi 9 août 2019, ses avocats, dans leurs plaidoiries, ont battu en brèche les charges qui pèsent contre lui et dénotent un acharnement sur sa personne.

La défense du capitaine Abdoulaye Dao, composée de Me Dieudonné Bonkoungou et Me Mireille Barry a, dès l’entame de sa plaidoirie, comme bon nombre d’avocats de la défense, dénoncé la procédure appliquée dans ce dossier. «Le Parquet affirme que le capitaine Dao était à la tête du commando qui a fait irruption dans la salle du Conseil des ministres et a procédé à l’arrestation des autorités, en début d’après-midi du 16 septembre 2015.

Pourtant, tous les témoignages et faits confirment qu’il était à Banfora et n’a regagné Ouagadougou que tard dans la nuit du 16 septembre», a déclaré Me Dieudonné Bonkoungou de prime abord. Il s’est ensuite insurgé contre les réquisitions du parquet militaire. En effet, dans ses réquisitions dans l’affaire de ce coup d’Etat manqué, le parquet militaire a demandé à ce que le capitaine Abdoulaye Dao, commandant du Groupement des unités spéciales (GUS) de l’ex-RSP, soit condamné à cinq ans de prison ferme en plus d’un million de francs CFA d’amende.

Pour ses avocats, ce sont des réquisitions qui n’ont pas été motivées et qui de plus, contribuent à la radiation de leur client de l’armée. Selon toujours ces derniers, il s’agit d’un acharnement contre leur client.  D’après eux, il n’y a pas d’acte de complicité, il n’a pas organisé de patrouille, il n’a pas incité à commettre des actes contraires à la discipline et au règlement. «Il n’y a pas de preuve contre le capitaine Dao», soutient-il.

Et de préciser que le capitaine a pris le train en marche et les actes qu’il a posés visaient à obtenir une sortie de crise. Il révèle aussi que, lorsque le capitaine est rentré de son voyage, il a demandé si la hiérarchie de l’armée était d’accord. On lui a répondu par l’affirmative, poursuit-il. C’est à partir de ce moment qu’il s’est impliqué, en désignant par la suite, le lieutenant-colonel Mamadou Bamba pour lire la déclaration à la télé. Concernant le choix de Mamadou Bamba pour la lecture de la déclaration, ils notent que c’est de façon fortuite, se demandant, du reste, où se trouve l’incitation à ce niveau.

«Il n’y a pas eu de menace ni d’incitation de la part du capitaine Dao à l’endroit du médecin lieutenant-colonel Bamba», a fait savoir Me Mireille Barry. Et de souligner, qu’elle apprécierait que la justice ne se fasse pas à la tête du client. Après avoir scruté les réquisitions du parquet, Me Barry note que cette charge n’est pas non plus constituée et doit, de ce fait, être abandonnée. Car pour elle, des perceptions ne peuvent pas être des preuves.

Aussi note-t-elle qu’il n’y a que des charges contre son client, alors que celles-ci ne sont pas des preuves. Me Barry déplore le fait que le capitaine Dao n’ait jamais bénéficié d’une présomption d’innocence, mais plutôt fut chargé de présomption de culpabilité. L’audience a été suspendue vers 17h. Elle reprend le mardi 13 août 2019 avec la suite de la plaidoirie de Me Mireille Barry. 

Larissa KABORE

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