Médias ivoiriens : Problèmes de là-bas et d’ici

Médias ivoiriens : Problèmes de là-bas et d’ici

 

Ainsi donc les médias ivoiriens ont aussi des problèmes! Il n’y a pas enquête, diagnostic ou jugement plus objectif que celui effectué par les professionnels du domaine. C’est ce travail de bénédictin qu’ont effectué les professionnels des médias ivoiriens, avec l’aide de l’UNESCO.

– Comment se porte la presse ivoirienne de nos jours ?

– Comment sont distribués les journaux ?

– Les entreprises de presse sont-elles viables ?

– Quels sont les maux qui la minent ?

Voilà entre autres questions qui ont guidé ce diagnostic, qui a livré sans concession, ses résultats, lesquels résultats sont sur le bureau du gouvernement qui a promis un geste. Le rapport circonstancié a pointé «23 pathologies lourdes qui plombent la presse ivoirienne».

La plupart des journaux ivoiriens sont estampillés politiquement d’où l’existence d’une presse «bleue» ou «rouge», le format économique se ramène à un parti ou à un gourou politique si fait que il leur est impossible de se tenir à équidistance d’avec ces lobbies. D’où le ton souvent dévoyé, frisant la  virulence, voire l’invective, l’oubli du rôle social du journaliste, l’absence du diagnostic entre vie privée et vie politique, et in fine la haine, et ses corollaires. Bien que certains essaient d’exercer le métier avec professionnalisme, c’est justement l’absence de ce professionnalisme qui est une des tares des journaux ivoiriens selon le rapport. «De nos jours, il y a très peu de grands reportages, d’enquêtes et surtout d’éditoriaux de haut vol dans les journaux» déplore Moussa Zio, un de ceux qui ont participé à cette enquête. L’éthique et le déontologie donc !

Mais également, des problèmes de tirage et de distribution ! Malgré l’existence d’une messagerie en CI, les journaux sont mal distribués, les tirages ont drastiquement baissé (de 100 000 dans les années 80, il est tombé à la moitié actuellement), et les méventes s’élèvent souvent à 93%. Et il n’y a pas que l’avènement de la presse numérique qui est  la cause de ces problèmes. Puisque même cette presse Web a des problèmes également.

Hélas, ce qui est palpable en CI, l’est aussi ailleurs comme au BF, où les médias privés ont le blues qui se ramène surtout à l’absence d’un lectorat fiable et important, à une publicité volatile et sélective une cherté des matériaux et surtout à la toute puissance de l’Etat, qui se trouve être mauvais payeur. Depuis ces deux dernières années, une dizaine  de titres ont fermé boutique. L’incivisme au Burkina n’est pas que seulement populaire, il est aussi celui de l’Administration d’Etat qui met 3,4 voire un an avant de payer des factures échues, et là aussi il faut fignoler avec les DAF ! Pourtant, sans fausse modestie, c’est la presse privée qui tient le haut du pavé au pays des hommes intègres.

Ici au Faso, on parle de Fonds d’appui à la presse privée (FAPP) depuis bientôt 4 ans, mais rien. Heureuse la presse ivoirienne, car son cri du cœur sera entendu, car en plus du Fonds le gouvernement a réagi au quart de tour pour aider les médias à résorber la mévente, par un appui conséquent. Au Faso, on a toujours le regard tourné vers la grande argentière, Rosine Sori.

La rédaction

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