Paul Kagame et Félix Tshisekedi ne repartent pas de Luanda, les mains vides. Le médiateur de l’UA, leur homologue angolais Joao Lourenço a pu leur arracher un cessez-le-feu, accompagné de plusieurs recommandations :
Relance rapide de la commission mixte RDC-Rwanda, comateuse depuis des décennies ;
Résolution des problèmes sur le terrain, notamment les attaques du M23 ;
A terme, un cessez-le-feu intégral.
Ce 6 juillet à Luanda, c’est à l’arraché que cet arrêt des hostilités a été obtenu, sans réel effet sur le terrain. Or, le médiateur Lourenço y a mis du sien par sa méthode.
En effet, sous la médiation de Joao Lourenço désigné par l’UA, le chef de l’Etat angolais, ce fut d’abord «ta bouche, mon oreille» entre Kagame et Tshisekedi, c’est-à-dire un huis clos entre les 2 chefs d’Etat avec Lourenço, puis ce sera des échanges bilatéraux entre les 2 délégations.
La RD Congo est venue aussi en Angola avec un lourd dossier concernant la situation à sa frontière avec le Rwanda et Félix Tshisekedi a souhaité que le Rwanda montre patte blanche dans les attaques du M23, qui serait une armée croupionne aux forces rwandaises, en vérité, des rebelles soutenus à bras le corps par le Rwanda. Pour la RD Congo, «trop, c’est trop», les preuves seraient sans ambages, accablantes, et il faudra que ces attaques du M23 cessent.
Evidemment, l’homme «longiligne» d’Urugwiro village (présidence rwandaise) qui n’est pas fâché avec le subjonctif, et qui assume, a préparé aussi son mémoire en défense, sinon, les preuves qui disculpent le Rwanda.
Et son verbatim, lundi dernier, 48 heures avant d’aller à Luanda en dit long sur cet homme que ni le pouvoir, ni les critiques, n’ont changé, ces propos en disent long sur son état d’esprit. «Je souhaite le meilleur à la RDC et au Congo, mais si ça n’arrive pas, je serais toujours prêt au pire». C’était lors d’un point de presse.
On le devinait plus ou moins, Lourenço a beau être un grand manœuvrier, ce n’est pas en l’espace de 24 heures qu’il pourra résoudre ce grave problème de frontière RDC # Rwanda. Il aura eu le mérite de mettre les problèmes sur la table, devant les 2 présidents, et ébaucher des solutions pour un cessez-le-feu. C’est aux 2 belligérants de les accepter ou les appliquer ou non. Il n’y a aucun moyen de coercition, mais l’un est responsable du Commonwealth, l’autre a une élection dans un an, chacun veut donner une bonne image. Cela suffira-t-il à faire cesser les tirs de fusils au Nord-Kivu ?
La REDACTION
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