Meeting de soutien aux FAMa et à la Transition : Jusqu’où ira Assimi Goïta ?

Meeting de soutien aux FAMa et à la Transition : Jusqu’où ira Assimi Goïta ?

Ce vendredi 13 mai, pour la 2e fois depuis son arrivée au pouvoir, le colonel Assimi Goïta a bénéficié d’une manifestation grandiose en sa faveur. Des milliers de Maliens ont déferlé en effet à la place de l’Indépendance pour encourager « le bravo» du Mali. Il est vrai qu’en matière de foule, on était loin de celle du 14 janvier 2022, mais il y avait du monde.

La tonalité des discours et slogans rejoignaient les diatribes de la junte, en particulier du Premier ministre Choguel Kokala Maïga : elle était contre la France, les sanctions de la CEDEAO et la présence de militaires de la MINUSMA au Mali, des casques bleus qui restent malgré l’hostilité ambiante, et dont le mandat devrait être renouvelé en juin prochain.

Cette manifestation qui intervient quelques jours après la dénonciation des Accords de défense avec la France, se voulait encore un coup de semonce  envers l’ex-Métropole.

Haro sur la France, sur la CEDEAO, la MINUSMA et adoubement des autorités de la Transition dont le premier responsable est quasiment porté au rang de héros, de rédempteur du Mali. En fait, comme l’a dit un manifestant «l’armée est l’unique espoir du Mali». Soit mais vers où  les militaires conduisent le Mali ?

Et la question posée par un autre manifestant résume aussi, l’équation à plusieurs inconnues auxquelles est confronté le pays : «La France est partie, que peut faire le Mali maintenant ?». Car c’est de cette perspective qu’il s’agit. Croulant sous des sanctions, en proie à un terrorisme qui n’est pas encore résiduel, le Mali a beaucoup de problèmes non-résolus.

Evidemment, pour bon nombre de Maliens sortis ce 14 mai, la réponse s’appelle Russie, ou plutôt Wagner, à moins que ce ne soit les 2 en même temps. D’aucuns disent que les Russes ont fait baisser le terrorisme au Mali. CQFD. Mais il y a non seulement la question sécuritaire mais surtout économique et social due aux sanctions.

Même avec les voies de contournement pour aller au port de Mauritanie, le pays ressent les dures réalités de cette mise au ban de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et même internationale. Les prix des produits de première nécessité flambent, aggravés par la guerre Russie-Ukraine. L’argent liquide est rare et le Mali connaît 2 mois de défaut de paiement de l’ordre de 230 milliards de F CFA. Les populations maliennes sont fières de leurs dirigeants militaires, et font bloc derrière eux, mais il y a aussi la réalité quotidienne qui les frappe de plein fouet.

Jusqu’où ira Goïta qui sait aussi que toute résilience a une fin. Bien sûr, il a le quitus du peuple, il surfe sur ça mais dans 6 mois, un an qu’en sera-t-il ? Le Mali va-t-il battre sa monnaie ou faire comme la Centrafrique se tourner vers la cryptomonnaie notamment le bitcoin ? Jusqu’où les Maliens sont prêts à suivre les militaires putschistes ? La Transition a été ramenée à 24 mois, comment tenir les engagements en 24 mois sous blocus CEDEAO ? Les questions sont faciles, les réponses beaucoup moins.

La REDACTION

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