C’est la réponse du berger à la bergère. A la suite du communiqué du président du Mouvement patriotique pour le salut (MPS) indiquant que les autorités menaçaient d’arrêter Yacouba Isaac Zida, dès son retour au pays, le gouvernement a réagi. Dans un communiqué signé de son porte-parole, le gouvernement apporte un démenti aux propos du Pr Augustin Loada et regrette une «désinformation savamment orchestrée».
«Au regard de la gravité des accusations et de la désinformation savamment orchestrée par le Mouvement patriotique pour le salut, le gouvernement tient à opposer un démenti formel à ces informations erronées et sans fondement», dénonce le texte.
Le gouvernement indique que «le MPS demandait aux autorités de soustraire Monsieur Yacouba Isaac Zida de toute action judiciaire alors que celui-ci doit répondre devant la justice militaire des chefs d’accusation de désertion en temps de paix et de refus d’obéissance. Le non-respect des lois et règlements militaires a conduit à la radiation des effectifs des Forces armées nationales du Burkina Faso de Monsieur Yacouba Isaac Zida et un mandat d’arrêt a été émis à son encontre en avril 2017».
«Le gouvernement réaffirme son double attachement au droit au retour dans son pays d’origine de M. Yacouba Isaac Zida d’une part et au principe de l’indépendance de la justice, d’autre part et au principe de l’indépendance de la justice d’autre part. Eu égard à ces principes cardinaux de notre démocratie rappelés au président du MPS, le gouvernement ne peut, en aucune façon, interférer dans des questions qui sont du ressort du pouvoir judiciaire», poursuit le communiqué.
Après ce rendez-vous manqué, le président a déclaré que le retour de Yacouba Isaac Zida n’est que partie remise.
«Nous avions espéré que dans un geste de réconciliation, Zida puisse rentrer de manière paisible, l’exécutif veut nous faire croire que la justice militaire est indépendante. Pour nous, c’est clairement un dossier politique», a rétorqué Augustin Loada.
Réfugié au Canada au lendemain de la prise de pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré, l’ancien Premier ministre de la Transition avait obtenu une autorisation pour s’y rendre pour des soins médicaux avant de se faire radier des effectifs de l’armée à compter du 26 février 2016 pour absence irrégulière. Promu général de division par le président Michel Kafando durant la Transition, Zida doit affronter plusieurs dossiers judiciaires comme celui de la répression sanglante enregistrée lors des violentes manifestations qui ont précipité le départ de Blaise Compaoré en octobre 2014.
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