Il était difficile voir intenable pour le locataire de Kosyam après les mesures-barrières édictées le 20 mars dernier qui impactent négativement sur le tissu économique déjà sous perfusion, il était difficile, à moins de jouer à la fable des 3 singes (ne rien dire, ne rien voir, ne rien entendre) que Roch ne décline pas quelques décisions pour amortir un tantinet, le choc des fermetures de marchés, des maquis et bars la nuit, de l’arrêt des transports et taxis, des restaurants et hôtels …
Hier donc, pour sa seconde prestation télévisuelle dans le cadre de la gestion du coronavirus, le président du Faso a égrené un interminable chapelet de mesures, pour adoucir la détresse de ses compatriotes, empêtrés habituellement dans une survie routinière qu’est venu corser le terrorisme et les différentes frondes sociales et le coronavirus.
En toute circonstance, seul importe le nerf de la guerre. De 11 milliards, le budget alloué à la riposte contre le Coivd-19, grimpe à 177,9 milliards de F CFA. C’est consistant et à la hauteur de la gravité de la situation !
Une cagnotte à laquelle viennent s’ajouter les écots de bonnes volontés, qui s’élèvent aujourd’hui à 1,106 milliards de F CFA, en attendant que les PTF crachent au bassinet.
De l’argent qui ne sera pas de trop vu que selon les projections, le pic épidémique pourrait caracoler autour de 7 000 cas graves fin avril-début mai.
Des sous qui seront injectés :
– dans le personnel sanitaire pour le mettre à l’abri ;
– renforcer le dispositif de prise en charge ;
– augmenter les tests et réactifs, bases de fiabilité de lutte contre la pandémie ;
– multiplier les centres de dépistages.
En 13 minutes chrono, c’est un Roch Kaboré grave, qui a décliné les autres décisions capitales pour accompagner ses compatriotes qui croulent sous le poids des mesures inhérentes au coronavirus.
Loi de finances rectificative pour relancer l’économie et garantir la soutenabilité ;
mesures fiscales d’avril à juin qui vont des remises de pénalités, de suspensions de contrôles fiscaux, des exonérations tout azimut, dans les secteurs de l’hôtellerie et la restauration ;
remise des taxes d’eau et d’électricité ;
suspension des loyers dans les marchés et yaars ;
utilisation des subventions et du crédit FAPP pour d’autres activités telles que les salaires ;
mise en place d’un Fonds de relance des entreprises d’un milliard de F CFA ;
un Fonds de solidarité du secteur informel …
Tout cet accompagnement a un coup qui a pour noms, la réduction du taux de croissance de 6 à 2%, et d’un déficit budgétaire de 5%.
Le poids de toutes ces mesures se chiffre à 394 milliards de F CFA, soit 4,45% du PIB, qui contiennent dans les 177,9 milliards du plan de riposte.
Les Burkinabè attendaient le gouvernement pour ne pas dire Roch, sur ce qu’il entend faire pour les soulager. C’est chose faite depuis hier 2 avril.
Il reste à opérationnaliser tout ce faisceau de mesures. Et là-dessus, il n’existe pas d’article 49 au Burkina Faso pour régenter par ordonnance. Mais il faudra pour l’efficacité de la parole présidentielle, qu’on laisse la paperasserie de côté, la bureaucratie, les bavardages inutiles pour activer tout ce processus. C’est une question de vie ou de mort. Le coronavirus n’attend pas. Et à la limite, on doit sauter certaines étapes observées en temps normal, et cela ne devrait pas provoquer des cris d’orfraie ni de procès d’intentions.
Mettre toute cette batterie en branle, n’est pas une sinécure dans un Burkina Faso engoncé dans les palabres, là où il ne devrait pas en avoir. En tant que chef de famille, le président du Faso a dessiné, il appartient à chacun, et surtout au gouvernement de bien colorier .
Zowenmanogo ZOUNGRANA
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