Mike Pompéo à Dakar : Service minimum pour l’oncle Sam au Sahel

Mike Pompéo à Dakar : Service minimum pour l’oncle Sam au Sahel

 Il y a eu certes les contrats signés avec le Sénégal, il y a cet intérêt américain pour les pays de la zone francophone, concrétisé par  ce séjour du secrétaire d’Etat américain à Dakar, mais c’est la présence des USA sur le continent qui intéressait les Africains, notamment les Sahéliens et ceux de la corne du continent relativement à son corps expéditionnaire, ses avions de ravitaillements et services de renseignements.

Avec ses 7 000 Boys en Afrique, et son soutien logistique à Barkhane d’un coût de 45 millions de dollars, la première puissance militaire fournit un «engagement crucial dans la région» pour reprendre le verbatim d’une autorité française, ce qui est un appui indispensable pour le Sahel. Or, c’est connu au lendemain du sommet de Pau, du 16 janvier dernier, l’Amérique a annoncé un retrait partiel de sa présence et déréchef de ses aides sécuritaires. Ce qui avait inquiété outre mesure la bande sahélo-saharienne on ne le serait à moins, et incité un déplacement de Florence Parly à Washington pour être l’avocate de la région.

Hier 16 février, dans la capitale sénégalaise, chacun a écouté attentivement ce que Donald Trump a décidé pour l’Afrique via son éminent envoyé Mike Pompéo : cet allègement sera-t-il effectif ou non et à quelle hauteur ?

La réponse laconique du ministre américain des Affaires étrangères a douché plus d’une personne, même si les partisans de l’herméneutique (la science des interprétations) se répandront en moult explications. Les Etats-Unis veilleront à faire «ce qu’il faut» a lâché Pompéo face à la presse.

Quelle sémantique accorder à ce bout de phrase ? Faut-il y voir que les GI’S interviendront ou coup par coup, tout en diminuant le nombre de soldats ?

Toujours est-il que cette réponse avec le rabot budgétaire de l’aide militaire au Sahel décidé par le Pentagone et le refus américain de donner le chapitre 7 au G5 Sahel n’inclinent pas à l’optimisme. Pourtant avec les 4 militaires américains tués à Tongo-Tongo (Niger) le 4 octobre 2017, on avait espéré bénéficier des appareils américains, et de leurs grandes oreilles (renseignement) maillon faible au Sahel. Manifestement ce ne sera pas le cas.

Une option atlantiste qui invite le G5-Sahel à faire contre mauvaise fortune, bon cœur, en se contentant de ce qu’il a : Barkhane, ses propres soldats, et la MINUSMA, et à redoubler d’efforts dans la recherche de solutions réalistes à sa brûlante problématique sécuritaire.

Que ce soit l’indispensable piste militaire en cours, ou sa conjugaison avec la diplomatie souterraine entamé par le Mali (dialogue avec les chefs katibas), en renâclant à trop s’engager, dans une guerre qu’elle considère, n’être pas concernée au premier chef, ou estimant que le bourbier afghan est déjà suffisant, l’Amérique oblige donc le Sahel à essayer toujours de se passer d’une sous-traitance de sa sécurité. Reste à en définir clairement les contours, et à y aller dans ce qui s’avère être long et difficile : la guerre contre le terrorisme indiscriminé.

 La REDACTION

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