Mine de Perkoa au Burkina : Découverte de 4 des 8 corps des mineurs : place à une enquête circonstanciée !

Mine de Perkoa au Burkina : Découverte de 4 des 8 corps des mineurs : place à une enquête circonstanciée !

Jour après jour jusqu’au 32e où les sauveteurs ont atteint la 2e chambre et l’ont trouvé vide, tous les espoirs de retrouver les 8 mineurs disparus depuis l’ératz d’éboulement survenu le 16 avril dernier dans la mine de Perkoa, tous les espoirs s’étaient envolés d’abord à Réo, puis partout ailleurs au Faso.

Evidemment, même avec ça, certains s’accrochaient toujours au mince fil qui était la 3e chambre, mais hélas, ce 24 mai, l’horreur s’est faite jour, car 4 corps des 8 mineurs ont été retrouvés, et les recherches se poursuivent pour retrouver les 4 autres, et selon le gouvernement qui par un communiqué a manifesté sa compassion aux familles meurtries, à signaler aussi que  le procureur du TGI de Koudougou s’est rendu à Perkoa pour effectuer les constats d’usage. Rares sont ceux qui sont à présent habités par le doute : les 8 mineurs n’ont pas survécu !

En vérité, avec cet effondrement, et la quantité d’eau et de boue qui a ruisselé pendant des jours, espérer retrouver des êtres vivants dans ce magma relevait du miracle, mais comme les miracles existent et comme surtout, tout reposait sur la 2e chambre … Avec cet aboutissement macabre, nul doute que les 4 autres suppliciés auraient subi le même sort, car d’aucuns avancent également outre la noyade, la faim et la soif qui auraient eu raison de ces 8 infortunés, car le 24 mai, cela fera 39 jours que ces derniers sont dans ces profondeurs abyssales de la mine (500 m).

Naturellement, c’est un accident de travail, c’est un évènement malheureux qui survient parfois hélas sur les sites miniers. Et que n’a-t-on pas fait pour sauver ces 8 mineurs ? Investissements financiers, matériels, soutiens des autorités dont la présence quasi-quotidienne des ministres des Mines et celui de la Fonction publique, prières religieuses, cérémonies traditionnelles, le tout pour conjurer le mauvais sort !

Rien n’y fera ! A présent, il faut faire une autopsie de ce drame, l’analyser sous tous les contours, et tirer les leçons. En clair, il faut une enquête bien circonstanciée, pour situer les responsabilités. Déjà, le gouvernement avait interdit aux responsables de la mine de Perkoa de quitter le Burkina. A présent, il faudra repartir au jour J. du déclenchement de l’éboulement, interroger, examiner ce qui s’est réellement passé jusqu’à cet irréparable  constat du 24 mai .

Et de ces fameuses chambres, parlons-en : Est-on certain que cette deuxième chambre de survie, sur laquelle les Burkinabè et les familles des 8 mineurs se sont agrippés jusqu’au bout pour espérer serrer leurs parents mineurs dans leurs bras, est-on assuré que ladite chambre était équipée de façon adéquate (air, nourriture et eau) pour accueillir les 8 personnes pendant 3 semaines, comme on l’a laissé entendre pendant des semaines  entretenant ainsi un faux espoir ? Après la colère, le recueillement et le deuil, il faut éplucher ce drame de fond en comble pour que cesse d’ailleurs le deuil !

L’enquête ne devrait pas occulter non plus les conditions de travail des mineurs, les équipements des travailleurs, et si cette descente mortelle a été faite selon les règles de l’art. Ces mineurs qui ont été fauchés dans l’exercice de leur job doivent servir à empêcher d’autres tragédies pareilles. Et pour un tel résultat, rien ne doit être négligé et personne ne doit s’offusquer, qu’on l’auditionne !

Quittons dans la «personnalisation» des affaires au Burkina Faso ! Quand on dirige une entreprise, avec des centaines d’employés, on prend des décisions et on les assume quelle que soit l’issue. Il ne faut pas toujours se défausser, ni voir qu’on vous en veut «personnellement». C’est à ces B.A-BA du management qu’on améliorera les choses au Burkina. Les 8 mineurs de Perkoa ne doivent pas avoir péri pour rien. Il faut en tirer toutes les leçons pour l’avenir !

La REDACTION

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