Le président Mamadi Doumbouya ordonne de retirer les passeports diplomatiques chez les ministres et hauts gradés de l’Armée, afin de voir clair dans cette forêt de passe-droits. Voilà une mesure que beaucoup de pays de la sous-région devraient appliquer : le retrait et l’arrêt de la distribution de passeports diplomatiques, laissez-passer et autres documents administratifs réservés jadis à une certaine catégorie de personnalités mais qui se retrouvent aujourd’hui dans les mains de Monsieur tout-le-monde.
Le lundi 23 octobre 2023, le chef de l’Etat Doumbouya a instruit le premier ministre Bernard Goumou et le secrétaire général du gouvernement de procéder au retrait de passeports de hauts commis de l’Administration à commencer par les ministres.
Au total, une trentaine de ces précieux documents ont été retirés. Deux raisons ont guidé cette diète en matière de documents diplomatiques :
Rendre plus efficients les formalités administratives en matière de voyage professionnel. En effet, il n’est pas rare dans les aéroports que la police de l’Air et le personnel aéroportuaire ne sachent pas quelle posture adoptée face à un détenteur ou une détentrice d’un passeport diplomatique car d’évidence, il ne devrait pas en posséder. Pire, souvent ces détenteurs de ce fameux document s’adonnent à des actes qui discréditent non seulement la qualité du passeport mais au-delà le pays concerné.
Le colonel Mamadi Doumbouya veut aussi par cette restriction, réduire les dépenses dispendieuses concernant des voyages professionnels inutiles : c’est connu, avec un passeport diplomatique, les visas sont faciles à obtenir, or parfois entre un voyage professionnel et privé, la ligne n’est pas étanche et souvent avec l’argent du contribuable en plus. Donc c’est une mesure pour faire des économies dans le Trésor public.
Si l’on a souvent été prompt à critiquer les mesures des militaires putschistes, la présente prise par le N°1 guinéen, le colonel Doumbouya est à saluer car il s’agit d’une mesure de salubrité financière, diplomatique et replace le rôle régalien du président sur l’octroi des passeports dans lesquels, souvent c’est le ministre des Affaires étrangères qui en fait sa chose, distribue ces documents aux amis et camarades et copains, pire cela peut même aller au trafic monnayé de ceux-ci. Pour ce coup-ci, Bravo mon colonel !
La rédaction
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