« Mirages et perditions » : La nouvelle pièce de théâtre d’Ildevert Meda

« Mirages et perditions » : La nouvelle pièce de théâtre d’Ildevert Meda

Cette captation audiovisuelle recèle un souffle cinématographique et rend justice à la pièce qui en est à l’origine, pièce qui traite avec finesse la délicate question de l’extrémisme violent en mettant en scène les tribulations d’un village dans lequel l’ordre social et les valeurs traditionnelles connaissent des bouleversements qui annoncent les lendemains les plus incertains et les dangers les plus graves pour le vivre ensemble et la cohésion sociale.  Ce film de 53 mn, a été projeté le vendredi 11 juin 2021 au ciné Neerwaya en présence du producteur délégué, Gaston Kaboré.

« Le village de Tambiporé vivait dans l’harmonie avant le retour de Petersen, un des fils du village qui vivait en occident. Semant la discorde entre le chef d’une part, les notables et les sages du village d’autre part, Petersen est parvenu grâce à une pratique corruptive à ébranler le socle de traditions et de rituels multiséculaires garants de la cohésion sociale. De la sorte, il a obtenu du chef la tenue anticipée de la très importante fête rituelle du Basgha dont la portée symbolique constitue un ciment fort entre toutes les composantes de la communauté et ouvre le cycle de toutes les autres manifestations culturelles traditionnelles. Le chef est désormais complètement à la botte de Petersen et des millions d’argent qu’il exhibe et ne supporte plus les appels à la prudence et à la sagesse des notables et conseillers de la cour ; parallèlement à sa main mise sur le chef et son autorité, Petersen a attiré autour de lui une cinquantaine de jeunes du village à qui, il a distribué des motos et d’autres biens de consommation tout en les entrainant dans des fêtes nocturnes incessantes, ce qui lui assure une réelle emprise sur eux. Prétendant mettre en œuvre un projet de développement impliquant ce groupe de jeunes, il les radicalise peu à peu et les installe dans l’extrémisme violent. Il se révèlera que Petersen était en définitive membre d’un Groupe d’Extrémiste violent. Le réveil fut douloureux pour tous les membres de la communauté car ils constateront par la suite que les 50 jeunes ont été enrôlés dans un groupe extrémiste violent commandé par Petersen. Ce dernier les entrainera dans un combat contre les forces de défense et de sécurité du pays dans lequel ils perdront la vie ». Telle est la quintessence de cette pièce de théâtre de 53 mn.

Selon Gaston Kaboré, cette captation audiovisuelle recèle un souffle cinématographique et rend justice à la pièce qui en est à l’origine, pièce qui traite avec finesse la délicate de la question de l’extrémisme violent. A l’entendre, la subtilité dans le traitement de la problématique de l’extrémisme violent dans le spectacle réside dans le fait que le sujet n’est pas abordé de front. « Les soubresauts et bouleversements qui surviennent dans le village sont en réalité l’insidieuse conséquence d’un mal invisible qui ronge la communauté, détruisant les liens et ressorts sociaux, fragilisant le socle des valeurs, et inoculant un venin fatal, celui du culte de l’argent, du consumérisme et de la perte des valeurs morales et culturelles », dit-il.

Tout au long de ce récit filmique, on réalise peu à peu comment les personnes sont séduites puis adroitement manipulées avant d’être engagées dans des antagonismes et des exclusions qui sont aux antipodes de leurs vraies valeurs sociétales et tout cela débouchant bien souvent dans des bains de sang.

Omar SALIA

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