Missi dominici maliens en Mauritanie et en Guinée : Risqué et difficile contournement des sanctions de la CEDEAO-UEMOA

Missi dominici maliens en Mauritanie et en Guinée : Risqué et difficile contournement des sanctions de la CEDEAO-UEMOA

Abdoulaye Diop, en tant que ministre des Affaires étrangères, est de par sa fonction un globe-trottter, mais il ne s’imaginait pas que la CEDEAO-UEMOA le feraient courir ainsi dans la sous-région. Tournées des capitales ouest-africaines avant le 9 janvier, pour essayer de parer aux sanctions imminentes et inéluctables de la CEDEAO-UEMOA. Vaines chasses-croisés, les 2 organisations ont tapé fort sur le Mali.

Le voilà à la tête d’une délégation en Guinée et en Mauritanie, afin d’atténuer les effets de sanctions que la junte au pouvoir et le Malien lambda devinent, très drastiques. Deux pays qui ont laissé leurs frontières ouvertes (jusqu’à quand ?), mais qui le font pour des motifs divers.

En Guinée, règne aussi un putschiste bien que sanctionné par la CEDEAO aussi, qui garde un flou total sur le timing de la Transition, mais un putschiste qui semble avoir la tête sur les épaules et a bénéficié de l’effet 3e mandat du déchu Alpha Condé.

Les autorités guinéennes ont affirmé qu’elles ne fermeront pas leurs frontières au pays frère le Mali, car ces sanctions sont inhumaines et injustes. Mais il y a aussi ce qu’elles ne disent pas. Un rapprochement des 2 colonels Doumbouya-Goïta, ne serait pas mal, et pour tout dire, de petits services entre putschistes, il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

En ouvrant ses frontières terrestres, et maritimes au Mali, la Guinée de Doumbouya rejoint un peu celle de Sekou Touré qui a toujours refusé les diktats extérieurs et prôné un panafricanisme éculé soit, mais qui faisait mouche. A l’heure actuelle, Sékou Touré se vend bien en Guinée malgré la polémique sur le personnage à propos de l’aéroport de Conakry.

Pas associée aux décisions de la CEDEAO, la Guinée a donc décidé de secourir le proscrit malien. Avec quelle efficacité et comme toute chose étant égale par ailleurs, la sous-région étant devenue un gros village, est-ce possible ? Quant à la Mauritanie, on sent le président Gazouani jouer sur du velours. Bien sûr, il veut aider le Mali, dont les sanctions à lui infligées sont catastrophiques, certes, il y a la frontière terrestre et même le port de Nouadhibou, mais la Mauritanie fait partie du G5-Sahel, et n’ignore pas qu’elle aussi a son économie imbriquée dans cette CEDEAO, quoiqu’on dise.

Alors, ces déplacements de ces émissaires maliens en Guinée et en Mauritanie, sont comme des quêtes de bouée de sauvetage. On vitupère à Bamako contre la CEDEAO-UEMOA, contre les présidents Ouattara, Kaboré, Bazoum, … tout en oubliant que ces sanctions sont communautaires et que les présidents signataires l’ont fait au nom de leurs pairs et au nom des institutions.

Petitement, la transition sent qu’au délà des mots et des bravades à l’égard de la CEDEAO-UEMOA, ce n’est pas une messe affaire.

Oui, ces sanctions sont sujettes à caution au regard des réalités maliennes, et même qu’elles tombent sous le coup de considérations casuistiques et juridiques, mais ce sont des chefs d’Etat d’organisations sous-régionales qui l’ont prises en toute connaissance, et qui assument aujourd’hui et on espère demain.

On crie et on condamne la CEDEAO et l’UEMOA au Mali, tout en disant que des mesures palliatives ont été prises, mais la Transition est la première à savoir que ce ne sera pas un long fleuve tranquille, le Djoliba va connaître quelques vagues économiques, financières et même sociale, malgré la résilience affichée, à moins d’un allègement.

Et ces tentatives de contournement sont autant risquées que difficile, car la sous-région a connue une intégration telle qu’aucun pays ne peut vivre en autarcie.

 Peut-être encore une fois à quelque chose, malheur est bon, et si l’on profitait des obsèques d’IBK ce 22 janvier 2022, pour trouver une solution au cas malien, avec évidemment la présence des chefs d’Etat de l’UEMOA ou de la CEDEAO à Bamako. La politique du linceul en quelque sorte. Inédit mais peut-être efficace !

La REDACTION

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