Quand on lit le communiqué de la Mission de la CEDEAO et le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) laquelle mission a séjourné du 21 au 28 février, quand on parcourt le document, on se demande si ce n’est pas un Fake News. Alors qu’il s’agit bel et bien d’un papier authentique faisant ressortir une quasi-expulsion des envoyés de ces 2 organisations, expulsion signifiée d’ailleurs par le président Embló Sissoco en personne.
Car si un chef d’Etat en vient à «proférer des menaces d’expulsion», c’est comme s’il l’avait fait, ce qui est le cas. En attendant que les missi dominici de la CEDEAO et de l’UNOWAS détaillent ce qui s’est passé, et éclaircissent la lanterne, des uns et des autres, il faut reconnaître que si c’est avéré (on ne sait pas ce que les missionnaires ont fait), Embaló Sissoco ne facilite pas les choses.
Tenaillé par son opposition qui ne le reconnaît plus comme président depuis l’expiration de son mandat le 25 février dernier, contesté par une partie des députés, et à la tête d’un pays qui évolue de façon politico-militaire en dents de scie, et s’étant fait octroyé un bonus de 10 mois, jusqu’en novembre, pour les élections par le Conseil constitutionnel, et fort de son expérience, il aurait dû cultiver la tempérance, la sagesse et le discernement.
La colère ou le bras de fer en pareille circonstance est un pis-aller, et lui-même le sait bien. Rien qu’en 2022, il a échappé à un coup d’Etat, et dans cette Guinée-Bissau abonnée aux tumultes militaires, et lui-même étant soldat, il sait que c’est l’humus de la pourriture politique qui fait le lit des instabilités.
Déjà, les missions des 2 structures régionales, qui sont parties ce 1er mars, appellent toutes les parties au calme, symptomatique qu’il y a de la tension en l’air. C’est la dernière chose dont a besoin la Guinée-Bissau. Et on se demande à quoi joue Embaló Sissoco alors qu’on dit qu’un projet d’accord pour les élections 2025 était en cours de finalisation ?
Est-ce parce que le 23 février dernier, il a fixé les élections le 30 novembre 2025, de façon unilatérale, alors que la mission conjointe était en pourparlers ? Est-ce parceque la mission a écouté l’opposition ? On attend de voir !
La REDACTION
COMMENTAIRES