Mission du Conseil de sécurité de l’ONU au Sahel : Entre le «Oui-Non» sur les négociations avec les djihadistes au Mali et un G5-Sahel souffreteux

Mission du Conseil de sécurité de l’ONU au Sahel : Entre le «Oui-Non» sur les négociations avec les djihadistes au Mali et un G5-Sahel souffreteux

Convaincre vaille que vaille la Transition au Mali  d’œuvrer à tenir les élections dans les délais impartis. C’est-à-dire le 27 février et passer le pouvoir aux civils, augmenter la MINUSMA de 2 500 personnes, faire le point sécuritaire au Sahel telle est entre autres la mission dévolue aux envoyés spéciaux du Conseil de sécurité de l’ONU, qui ont séjourné au Mali et au Niger ce week-end.

Un séjour qui coïncide avec le pseudo-rétropédalage des autorités maliennes sur la décision de négocier avec les katibas qui ensanglantent le pays principalement  avec Iyad Ag Ghali du GSIM et Amadou Koufa du Front de libération du Macina (FLM).

Le ministre des Cultes et Religions, Mahamadou Koné a-t-il devancé la pensée de ses patrons, notamment du premier ministre ? En tout cas, il a déclaré la semaine dernière que la Transition allait négocier avec les djihadistes et que ce serait même le Haut conseil islamique (HCI) donc le cheriff de Nioro, qui prendrait langue avec ces djihadistes. Et même que le nom du négociateur avait circulé. Que nenni a recadré le gouvernement malien qui rappelle à la retenue le ministre concerné apparemment trop volubile. Car si lors d’une réunion de cabinet, le premier ministre Choguel Maïga a bien laissé entendre qu’une porte reste entrebâillée pour discuter avec Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa, rien de définitif n’a encore été décidé. On est alors tenté de dire, qu’un ministre, à défaut, de se taire ou de démissionner doit se garder de parler avant son patron, surtout sur un sujet aussi sensible que le terrorisme. prudence non observé par le concerné ?

Reste que s’il y a eu rappel à l’ordre du ministre trop bavard, il n’y a pas eu démenti, et au demeurant, c’est une action que pourrait poursuivre la Transition, car des négociations, il y en avait déjà sous le pouvoir IBK et même que le Monnsieur-Négociateur avait un nom : Dioncounda Traoré.

C’est donc dans un contexte de «Oui-Non» pour négocier avec les deux barrons du terrorisme au Sahel, qu’intervient cette tournée des représentants du Conseil de sécurité de lONU, qui, après Bamako, se sont rendus au Niger. Une position malienne alambiquée, qui doit sans doute d’abord à l’existant sécuritaire au Mali : catastrophique et face à ça, la Transition ne peut pas ignorer que les FAMA qui se font tuer voient d’un mauvais œil une prise de langue avec leurs sicaires, alors que l’Etat malien est en position de faiblesse.

Ensuite, il est clair que Barkhane a beau être en  partance, et malgré une tension qui est montée de  plusieurs crans entre Paris et Bamako, le refus de la France de négocier avec un Iyad Ag Ghali ennemi public n°1, ne facilite pas  une telle négociation. Idem pour les USA et beaucoup d’autres pays occidentaux, et surtout la CEDEAO dont le dossier malien horripile Nana-Akuffo président en exercice. Enfin, cette mission onusienne de bons offices tombe à un moment où manifestement, et les émissaires présents à Bamako ce week-end le devinent, cette mission survient alors que le report des élections est plus qu’une certitude. Le 27 février 2022 n’est pas tenable et le flou entoure encore les conditions dans lesquelles se dérouleront ces scrutins, censés passer le pouvoir aux civil. L’ONU, la France et la CEDEAO savent que le calendrier initial s’éloigne comme une ligne d’horizon, car à 6 mois de cet agenda, aucun préparatif n’est sur la table.

En fait, l’ONU se rend compte que politiquement et surtout sécuritairement, le Sahel danse le yoyo. Nicolas de Rivière le représentant français à l’ONU affirme «qu’il faut stabiliser le Sahel» chiche, mais et si l’ONU commençait à mettre le G5 sous le chapitre 7 ce serait la panacée. En lieu et place des solutions alternatives brandies souvent par les Etats Unis d’Amérique, c’est ce chapitre 7 qui pourrait être une solution salvatrice. On le constate donc, c’est une visite onusienne qui ne va pas résoudre le problème sahélien. Rien des prétention des illustres émissaires onusiens n’a obtenu de réponse claire. Et encore  au Mali et au Niger ou encore au Burkina, les populations ont besoin d’une sécurité maximum, les déplacés internes de regagner leurs villages et leurs champs… et ont assez des réunions, des ping-pong et autres tiraillements…

La REDACTION

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