Mission impossible désormais pour les 1 500 soldats au Niger : Départ inéluctable, et quel rôle pour la France au Sahel ?

Mission impossible désormais pour les 1 500 soldats au Niger : Départ inéluctable, et quel rôle pour la France au Sahel ?

Un militaire français sortant de l’ambassade de France à Niamey avec dans son véhicule plusieurs tenues militaires burkinabè, c’est le dernier épisode du prurit relationnel politique et militaire entre la France et le Niger.

Ajoutez l’affaire Itté du nom de l’ambassadeur de France au Niger, dont l’expulsion par la junte a fait l’objet d’une ordonnance judiciarisée, expulsion rejetée par la France et vous aurez une idée du froid polaire des relations entre les deux pays depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023 qui renversa le président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum. Mais naturellement, le gros du problème depuis l’avènement du CNSP, dirigé par le général Abdourahamane Tiani, demeure la présence des 1 500 soldats tricolores, venus de l’ex-opération Barkhane jadis déployée au Mali. Niamey exige le départ de ces militaires, Paris y renâcle et s’adosse à sa non-reconnaissance des putschistes pour justifier ce refus. Et pourtant, les lignes semblent bouger ces derniers jours concernant ces soldats, vivant dans les 3 casernes avec leurs collègues nigériens que sont Niamey Ouallam et Ayorou. Ce confinement des 1 500 soldats pourrait-il prendre fin ?

C’est d’abord la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, laquelle dans le journal Le Monde, a défloré une des possibles solutions : l’allégement du «matos», c’est-à-dire le rapatriement des Mirages 2000, des drones et hélicoptères, opérations à réaliser avec un pays côtier notamment le Bénin.

Mais quid des militaires, qui rongent leurs freins depuis des semaines ? La réponse a cinglé hier 6 septembre 2023 de la bouche du porte-parole du gouvernement français Olivier Veran. En substance, il a dit que la présence militaire française au Niger l’est sur demande des autorités de ce pays, un corps expéditionnaire, venu pour des opérations conjointes avec leurs frères d’armes du Niger. Cependant, à partir du moment où cette mission a  cessé sur dénonciation des putschistes, la question de la présence des Français se pose.

Quel alors de l’avenir pour ces soldats français ? L’amorce du départ d’une partie est discutée entre des officiels français et les militaires nigériens.

Le premier ministre du Niger, Lamine Zeine, l’a aussi évoqué lundi dernier. Ceux qui quitteront le Niger seront redéployés soit au Tchad ou retourneront en France apprend-t-on du côté de Paris . Si des soldats français doivent rester, ce sera sous mandat d’un nouveau type de partenariat avec le Niger. Lequel ?

Quel rôle pour la France au Sahel, assise sur une chaise bipied et bancal avec une coopération politique au point mort et celle militaire à l’arrêt aussi ?

Si des soldats français restent au Niger, ce qui dépendra du dénouement du bras de  fer avec les putschistes, ce sera pour faire quoi ? Redéfinir comment lutter de concert avec les Nigériens contre les terroristes ? Et si c’est ce scénario, il est évident que les choses ne seront plus comme avant, et on ne sait pas pour quel résultat car en matière de confiance, il y a un ressort qui s’est cassé entre les 2 pays.

Si les 1 500 soldats devaient tous faire leurs bagages pour le Tchad ou Paris, il ne restera plus donc que Ndjamena qui demeure la seule base au Sahel dans l’optique de combattre les terroristes, car il faut faire la part des choses, entre la Côte d’Ivoire, le Tchad, le Gabon, et le Sénégal où il y a des bases françaises et, le Burkina, le Mali et le Niger lesquels n’ont pas de tradition militaire française, la présence de cette dernière  dans ces trois pays date de 2010.

Le rôle de la France au Sahel se limitera-t-elle désormais à être au Tchad, pour essayer de lutter contre le terrorisme, avec des demandes à la carte (renseignement, formation et équipement) ? Ou se mettra-t-elle avec les 1 300 Boys américains, eux tolérés par les putschistes ? La fin des bisbilles France-Niger nous répondra.

 

La REDACTION

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