Mister George, Mister president :  Le ballon rond mène à tout

Mister George, Mister president : Le ballon rond mène à tout

«Liberia !» peuvent crier les partisans de l’ex-footballeur. «Liberia», a certainement murmuré le premier Africain à avoir remporté un ballon d’or du foot. Le premier aussi à être sur le point de passer pacifiquement le pouvoir depuis 1944. Ainsi donc, George Weah a remporté le second tour de la présidentielle au Liberia. Une victoire sans bavure. 61,5% des voix, contre 38,5% au vice-président Joseph Boakai sur  98,1% des suffrages dépouillés. Comme quoi le ballon rond mène à tout à condition de quitter les gazons, auréolé de titres, et de se faire un électorat dans son pays.

La seule note qui reste (si ce n’est déjà au moment où ces lignes sont lues), est la voix du candidat perdant se joignant aux millions de Libériens pour reconnaître comme seul et unique chef d’Etat du pays, George Weah.Il est à espérer certainement que même s’il y a contestation, qu’elle reste cantonnée dans les filets de la légalité judiciaire.

Weah, le symbole d’une jeunesse gagnante. Le tracé d’une opiniâtreté hors norme. D’une détermination et d’un optimisme sans borne. Malmené aux urnes en 2005 et 2011, l’ancien footballeur qui a fait briller le nom de l’Afrique en 1995, aurait pu baisser les bras, se désespérer de son pays ou passer par d’autres moyens éprouvés par d’autres prétendants du pouvoir moins patients (guerre, coups d’Etat, protestation violente contre les élections) pour faire couronner son ambition.

Mais il est resté dans les sillons de la légalité et de la démocratie. Tissant sa toile avec patience, il a pu attendre le bon moment, son moment, pour être porté au firmament, sans aucune tache (du moins, pour le moment). Comme quoi, si le journalisme mène au palais présidentiel, le ballon rond peut également quitter le rond central des terrains de foot pour échouer dans la surface de réparation du fauteuil du chef de l’exécutif.  La preuve qu’un nouveau vent souffle sur le continent, celui du renouveau et de la naissance d’une nouvelle classe de dirigeants, élus démocratiquement, avec en tête, le développement de leur pays.

Ce qui reste maintenant ? Que cette transition se fasse vraiment de façon pacifique. Que le perdant soit bon perdant. Que les vieux démons soient plongés dans le sommeil du non-retour et surtout, que l’espoir porté par l’ancien joueur, qui a désormais autre chose qu’un carré  de filet à faire trembler, remporte le ballon d’or de la bonne gouvernance et de la satisfaction des nombreuses aspirations des jeunes Libériens.

Ahmed BAMBARA

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