Lui-même, Modeste Bahati, savait-il seulement que le président Felix Tshisekedi qui l’a nommé informateur pour dégager une majorité parlementaire serait-il en ce début mars le patron de la première chambre congolaise ? Sans doute pas ! Car évidemment, la mission à lui assignée était à l’image des eaux du fleuve du pays, pas tranquille. Il l’a réussie et sans doute, c’est pour récompenser cet-ex-kabiliste que le chef de l’Etat l’a hissé sur ce haut perchoir. L’homme a du mérite, convenons-en : déjà en juillet 2019, il n’avait pas été ridicule à la compétition pour ce même poste face à celui qu’il a contribué à faire choir : Alexis Thambwe Mwamba qui l’avait battu par 108 voix contre 48.
Le carillon de la revanche a donc sonné pour Bahati, car seul postulant, il obtient 89 voix sur les 108 grands parlementaires qui ont voté.
Que fera le leader de l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC-A) qui était un des grands partis de la galaxie kabiliste ? Entériner naturellement les lois et les reformes envoyées par le chef de l’Etat au Sénat. Un président Tshisekedi qui au fond de lui-même savoure cette victoire sur toute la ligne qu’il a remportée, sur celui qui lui a fait la passe, en janvier 2019., espérant qu’il la lui rendra en 2023. Erreur sur l’homme et erreur sur ses supposés ressorts politiques qui ont cédé un à un face à Tshisekedi, dont Kabila tenait en piètre estime. Comme quoi, le pouvoir réveille souvent l’animal politique tapis en tout bipède pensant.
Majoritaire à l’Assemblée nationale et à la haute Chambre, autant dire ayant le coude sur le parlement, avec des ministres qui seront Tshisekedi –compatibles, qu’est-ce-qui pourrait bloquer les actes du chef de l’Etat congolais ? Quasiment rien !
Ayant négocié le pouvoir par un deal entre le FCC et le CACH, voici Tshisekedi transformé en Jupiter, qui prend tout le pouvoir.
Il reste à transformer toutes ces passerelles en actions. La lutte contre la corruption, la traque des délinquants au col blanc, la sécurisation de l’Est du pays en proie à des fréquents prurits rebelles et à des attaques de tout genre, la dernière en date, perpétrée le 22 février à Kibumba, dans le Nord-Kivu ayant tué l’ambassadeur d’Italie en RDC sont autant de travaux d’Hercule.
En fait, Tshisekedi a pu grâce à un jeu de vases communicants politiques en permettant que le CACH phagocyte le FCC, à prendre tout le gouvernail du Congo. Mais le travail, le véritable sera de faire mieux que Kabila fils.
Ramener la paix , améliorer le quotidien de ses compatriotes, pouvoir manger , avoir de l’eau potable, se soigner (surtout avec la résurgence d’Ebola), aller à l’école. C’est ce chantier concret qui reste à « Fatshi ». Il habite la fonction présidentielle, désormais, il devra accomplir les taches supérieures et régaliennes, c’est à ce prix qu’il ouvrira un marchepied vers un second bail en 2023. Mais qu’il n’oublie pas, Katumbi et Bemba, seront en embuscade !
La rédaction
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