Après les Lions de la Téranga et ceux de l’Atlas, c’est autour des Blacks Stars de faire monter le mercure. Une victoire dans la douleur certes, mais précieuse d’autant plus qu’elle vient relancer le Ghana, avec à la clef une belle performance pour Mohamed Kudus, qui signe le premier doublé d’un joueur ghanéen à un Mondial. Devant une Corée du Sud déterminée à prendre ses chances, les Blacks Stars ont confirmé la résurrection des représentants africains à ce Mondial qatari. Le Cameroun et la Tunisie en vie, le Sénégal en passe de franchir le premier tour, le Maroc plus que jamais dans une bonne dynamique, le Ghana relancé, la magie du football garde tout son charme irrationnel, à la fois émotionnel, spectaculaire et imprévisible.
Pour avoir effectué une mauvaise entrée dans cette Coupe du monde, les Lions indomptables du Cameroun risquent de se mordre les doigts lors du décompte final. Contre la sélection suisse, les protégés du très médiatique président Samuel Eto’o ont raté la possibilité de se mettre en confiance. Cette proie relativement facile manquée, les indomptables devaient impérativement battre la Serbie pour espérer voir le bout du tunnel. Hélas, ils devront se contenter d’un navrant nul prolifique de 3 buts partout.
La partie avait pourtant bien débuté avec un but de Castelletto dès la 29e minute, avant que le Cameroun ne subisse la loi de la parité. Dans la foulée, les Serbes prennent une avance au marquoir au pire des moments, juste avant la pause. Le retour des vestiaires est à mettre au profit des Serbes qui plantent le 3e but, alors que tous pensaient que les Lions indomptables venaient de recevoir le coup de grâce, c’est en ce moment qu’ils desserrèrent leur crinière, comme pour confirmer la solidité de leur mental. Vincent Aboubacar et Choupo Moting se chargent de rétablir à leur tour l’égalité. Nous étions à la 66e minute. Le chrono tourne désormais en faveur des Lions déchaînés. Hélas, le filet adverse ne tremblera plus.
Le coup de sifflet intervient sur une joie mitigée. Les Lions ont eu chaud. Arrivés au Qatar avec l’ambition de faire tonner la poudre, les Lions indomptables se sont retrouvés dans le rôle de la proie. A défaut d’une victoire qui aurait permis au Cameroun de garder toutes ses chances de qualification, ce match nul lui permet de rester en vie, mieux, de conserver un mince filet d’espoir.
Triste de voir le Cameroun, cette grande nation de football truffée de talents, assombrir aussi rapidement son avenir dans un groupe où l’un des tickets qualificatisfs était à sa portée. C’est à croire que ces Lions dont le caractère d’indomptabilité est devenu un sujet à débat dans les chaumières les plus reculées du continent, auront du mal à échapper à leur destin de guerre intestine nuisible. Presqu’une marque déposée, alimentant à foison chaque page de l’histoire du football camerounais. Hier face à la Serbie, tout comme lors du premier match soldé par une défaite, cette fragilité interne s’est de nouveau manifestée par le mauvais choix des hommes. Dans ce qui s’apparentait à un retour direct sans gloire pour Yaoundé, l’entrée de l’attaquant vedette Vincent Aboubacar a sauvé la face. Avec un but et une passe décisive, l’homme du match vient de placer les Lions sous perfusion. C’est dire que le mal reste critique. Les Lions sont à la merci des vents chauds du Qatar. La qualification dépend de plusieurs paramètres dont une victoire devant le grand Brésil.
Hamed JUNIOR
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