La carte mondiale des 16 meilleures nations de football prendra son contour final ce vendredi 2 décembre. Les Lions de la Teranga y figurent en bonne place, suivi du Maroc qui a validé son ticket hier après-midi. Les Lions de l’Atlas avaient besoin d’un nul, ils ont fait mieux en remportant le match sur le score de 2 buts à 1, récupérant au passage, la tête du classement dans ce groupe.
Dans cet environnement qui présente géographiquement et culturellement, quelques similitudes avec le Nord du continent africain, les Lions de l’Atlas évoluent pratiquement à domicile. Le public qatari qui a assisté impuissant à l’éviction de son onze national, va devoir se résoudre à vivre sa démesure footballistique par procuration. L’Iran out, le voisin saoudien renvoyé sous ses palmiers dattiers, qui mieux que le Maroc peut incarner le dépassement de soi cultivé par l’expansionnisme qatarien ?
Alors qu’on s’achemine inéluctablement vers la fin du premier tour, l’Afrique se découvre une raison supplémentaire et légitime d’espérer faire tache d’huile dans ce Mondial inédit à bien des égards. Après le Nigeria en 1998 qui avait réussi à sortir en tête (6 points) dans une course vers les 8es de finale d’une Coupe du monde, le Maroc est le deuxième pays africain à se hisser au sommet d’un groupe de poule. En tenant tête à la vice-championne (Croatie) et au demi-finaliste (Belgique) du dernier mondial, pour s’adjuger le fauteuil de leaders du groupe (7 points), les Lions de l’Atlas viennent de graver d’une canine incisive, l’ascension du football africain, légitimement fondé à rêver d’un Qatar historique.
Après le Sénégal et le Maroc, le regard est désormais tourné vers le Ghana et le Cameroun. Face à l’Uruguay qui avait indiqué la porte de sortie aux Black Stars lors d’un quart de finale calamiteux en Afrique du Sud, le peuple ghanéen ne rêve que de revanche. Le pays d’Abedi Pelé en a les moyens, même s’il faut reconnaitre qu’il n’est pas flamboyant.
Par contre, l’avenir des Lions Indomptables tient à un fil. Dans cette tanière jamais à l’abri d’une griffe ou d’un coup de crocs fratricide, les Lions Indomptables ont fortement compromis leur chance de qualification dès l’entame de la compétition. Maintenu en survie grâce à une perfusion insufflée par Aboubacar Vincent, le Cameroun est condamné à sortir le match de sa vie devant le Brésil, pour espérer avoir droit de cité sur la cartographie des 16 meilleures nations de la planète. Certains indices laissent penser que le Brésil sans Neymar est prenable. Mais en réalité, cette sélection du Cameroun a plus peur d’elle-même, que d’un adversaire, fût-il le grand Brésil.
Le dimanche prochain, les Lions du Sénégal vont affronter l’Angleterre pour un billet aller sur le chemin du bonheur. Quart de finaliste en 2002, avec le brassard de capitaine des Lions de la Teranga, Aliou Cissé aujourd’hui sélectionneur, nourrit l’ambition de hisser le drapeau sénégalais à ce niveau de la compétition. Au-delà de ce défi personnel, le rêve des champions d’Afrique n’est ni plus ni moins, que celui de sauter du toit de l’Afrique pour atterrir majestueusement sur celui du monde.
Auteur de 16 participations à une phase finale de Coupe du monde, couronné par un succès en 1966, l’Angleterre est un gros morceau, tenaillé par l’envie de réactualiser sa vitrine. Qu’à cela ne tienne, sur cette pelouse à 16, toutes les équipes se valent, même si de toute évidence, un joker individuel, capable de décanter à tout moment le démêlé reste un atout considérable. Dans cette phase ascendante vers le graal mondial où chaque match doit être disputé comme une finale, il appartiendra aux Lions sénégalais de dresser leur crinière, les griffes et les crocs bien en évidence. En un mot comme en mille, tout donner pour ne laisser place à aucun regret.
Hamed JUNIOR
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