Monument aux soldats français morts en «OPEX» et Forum de Paris sur la paix :: L’oubli volontaire de Macron : la voix de l’Afrique

Monument aux soldats français morts en «OPEX» et Forum de Paris sur la paix :: L’oubli volontaire de Macron : la voix de l’Afrique

Que ce soit sous le froid du Kosovo, dans les forêts luxuriantes de la Centrafrique, de RD Congo ou sur l’immense Sahel froid la nuit et festonné d’étoiles, et brûlant le jour ou encore sur les lointaines plaines talibanes d’Afghanistan, ils sont 549 soldats français dont plus de 200 sur le sol africain à avoir consenti le sacrifice suprême pour défendre des valeurs, des idéaux de la France mais surtout des vies humaines étrangères.

Hier 11 novembre 2019, à l’occasion de la commémoration de l’Armistice de la première guerre mondiale, Emmanuel Macron a inauguré le Monument aux militaires morts pour la France en opérations extérieures (OPEX).

Ces soldats de la «4e génération du feu» après les deux guerres mondiales, et celles de la décolonisation ont accepté de combattre très loin de la patrie sur des théâtres d’opération extérieure (TOE) et c’est au nom de cette patrie que la France se devait de «remplir une dette d’honneur», a laissé entendre solennellement Emmanuel Macron, hier dans la Parc André-Citroën dans le XVe arrondissement de Paris devant des sommités politiques, militaires, mais aussi des familles de ces héros.

Manta au Tchad, Sangaris en République centrafricaine, Licorne en Côte d’ivoire, Serval et Barkhane au Sahel, ce sont toutes des opérations françaises en Afrique, et hors mis le Liban au Moyen-Orient, c’est sur le continent noir comme par exemple au Tchad, que les soldats tricolores ont perdu le plus d’éléments.

C’est pourquoi pour solennel, historique et bien-à-propos qu’il soit, le grand oral d’Emmanuel Macron a pêché hier, par un oubli volontaire : la voix de l’Afrique, cette Afrique, liée bon an, mal an par cette France, ce continent dont les fils ont combattus à ses côtés contre les hordes hitlériennes, et dont par un bégaiement de l’Histoire, la France lui rend plus ou moins l’ascenseur, par ces multiples OPEX. Rien que pour ça, il aurait été indiqué qu’une voix d’un représentant africain se fasse entendre à côté de cette sculpture de bronze représentant 6 soldats.

Un chef d’Etat du G5-Sahel, ou à tout le moins, un chef d’état-major général des armées des pays enserrés actuellement dans les griffes des terroristes dans la bande sahélo-saharienne aurait dû se faire entendre.

Surtout que cet évènement survient à la veille de la 2nde édition du Forum de Paris sur la paix qui s’ouvre ce matin 12 novembre à la Grande Halle de la villette. Or, c’est de paix qu’ont besoin par exemple le Mali et le Burkina Faso, ces derniers mois.

En effet, alors que Macron inaugurait ce 10e haut lieu de la mémoire nationale du ministère des Armées de France, à 6 000 kilomètres de là, à Ouagadougou, des Burkinabè, enterraient les suppliciés de l’attaque contre des travailleurs de la mine SEMAFO, par des terroristes survenue le 6 novembre, et qui aura occasionné 38 victimes.

Une tragédie qui advient après celle contre le casernement militaire d’Indelimane au Mali, avec 49 tués. Cette cérémonie du Monument s’effectue aussi alors que Bourgou IV l’opération conjointe Barkhane-soldats burkinabè est en pole position.

Réunir pour la 2e fois des  chefs d’Etat et des ONG, pour ce Forum de Paris sur la paix, d’ailleurs où de nombreux dirigeants du G20 sont absents et où l’Afrique sera encore présente, c’est à mettre au crédit de Macron, et c’est de bonne guerre par ces temps mais, le déroulé de ces deux évènements dont le président Macron a voulu imbriqué et logique est un peu infirme par le silence d’une voix africaine pour tonner à la mémoire de ces soldats morts en Afrique, pour que quoiqu’on dise, sauver des vies d’Africains et qu’une certaine paix soit préservée. En ces circonstances, la french touch aurait été aussi plus poignante si elle est dite dans la bouche d’un Africain !

C’est un oubli fautif d’Emmanuel Macron surtout à l’heure où 4 500 soldats tricolores, forment la colonne vertébrale de Barkhane qui guerroie contre les terroristes au Sahel. Au demeurant, le dernier soldat français tué au Sahel, Ronan Pointeau, ne l’a-t-il pas été au Mali le 2 novembre dernier ?

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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