Moroni sous siège après l’annonce des résultats de la présidentielle : L’opposition crie à la  flibusterie électorale !

Moroni sous siège après l’annonce des résultats de la présidentielle : L’opposition crie à la  flibusterie électorale !

Calme fourré à Moroni aux Comores, après la proclamation des résultats hier 17 janvier donnant le président-sortant Azali Assoumani vainqueur avec 62,97%. Epaisse fumée, pneus calcinés et érigés en barricades, jets de gaz lacrymogène, et jalonnement de militaires, policiers et gendarmes, dans les quartiers de Coulée, place de l’Indépendance à Moroni, mais aussi dans l’autre agglomération qu’est Ikoni.

L’opposition conteste les chiffres et parle d’une flibusterie électorale, dans cette petite île. Qui sont ces flibustiers électoraux ? L’opposant Baraka Said Soilihi ne s’entoure pas de précautions langagières pour désigner le sortant-vainqueur et ses alliés, qui ont usé de moyens frauduleux et de l’armée pour confisquer le pouvoir.

Hier dans l’après-midi, une paix précaire régnait, mais chacun craint que ce ne soit le calme avant le tsunami post-électoral. Sur quoi se fondent les opposants pour refuser la loi des urnes qu’ils jugent truquée ? Pourquoi en dépit du jugement des observateurs de l’OIF et de l’UA, lesquels ont trouvé «le scrutin transparent», pourquoi cet accès contestataire ? Pourquoi cette opposition parle-t-elle de «mascarade électorale ?».

En réalité, les Comoriens sont mécontents de la gestion du pays ou plus exactement,  trouvent que leur quotidien n’a pas changé depuis des années. 45% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté, et 44% est en proie à une insécurité endémique.

Territoire français d’outre-mer, il n’est pas totalement un DOM-Tom, avec son indépendance unilatéralement proclamée en 1975, ce petit confetti d’île vit une situation assez complexe. En plus donc des catastrophes naturelles, l’Archipel des Comores, vit un contexte politique tout aussi difficile. On se rappelle, l’opération «Wuambushu» de mai 2023 ordonnée par la Métropole la France, qui avait divisé les Comoriens.

Toutes ces choses, les populations les vivent dans leur chair, et estiment qu’Azali Assoumani, colonel de l’armée, ancien putschiste (il a pris le pouvoir par les armes le 30 avril 1999) qui se fait régulièrement absoudre par les urnes, les populations pensent que le président-sortant n’a pas de prime au… sortant, et a usé de trucages pour garder le pouvoir.

Mais, sur cette île où on s’échauffe rapidement, que peuvent ces populations face à l’armée ? Crise postélectorale, courte ou longue, elle finira toujours par cesser avec Azali ayant toutes les cartes en main.

La REDACTION

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