3 pans ont marqué la vie d’adulte de Charles Konan Banny (CKB) :
1) Son premier amour, la «banque des banques» de la sous-région la BCEAO, où il en fut le gouverneur de 1994 à 2005. Là il tenta quelques réformes hardies, il géra la dévaluation du CFA, et indubitablement, sous son gouvernorat la BCEAO est allée de l’avant. Quoique marqué par le point noir du Fonds d’actions communautaires de l’UEMOA (FAC-UEMOA) du nom de ce Fonds qu’il créa sans l’autorisation de la Conférence des chefs d’Etat, doté d’un Budget de 40 milliards de F CFA. Une outrecuidance qui lui a valu un audit, exigé par le sommet de Niamey du 11 octobre 2004, qui releva, un gouffre de plusieurs milliards de F CFA. Charles Konan Banny, de l’avis de plusieurs cadres de l’institution dont le siège est sur l’avenue de l’indépendance à Dakar, après avoir fait son training à la Caisse de stabilisation (CAISTab), Banny de l’avis de ces derniers a poursuivi l’œuvre de Alassane Ouattara en tant qu’intérimaire, puis lorsqu’il fut gouverneur plein, et a marqué son empreinte.
C’est du haut de l’immeuble de la BCEAO de Dakar que la mouche de la politique l’aurait piqué, ou du moins, que la politique le rattrapa, car le 4 décembre 2005, alors que le pays nageait en pleine crise politico-militaire, une Côte d’Ivoire post-Linas-Marcoussis, Banny est bombardé premier ministre en remplacement de Elimane Diarra.
Pas de répit pour cet homme au regard perçant qu’accentuent des gros yeux bien exorbités. Il mettra 3 longues semaines soit le 28 décembre 2006 pour trouver son équipe gouvernemental de 32 membres, tiraillée par le FPI, le PDCI et les Forces nouvelles, mais dès le 2 janvier 2006, une mutinerie ou tentative de putsch éclate au camp d’Akouado, qu’il géra difficilement, et même après son équipe sera momentanément emporté par le scandale des déchets toxiques mais le 16 septembre 2006, il sera reconduit.
A-t-il eu des ambitions démesurées à partir de la primature ? D’aucuns le pensent car déjà depuis la BCEAO, on sentait une campagne qui ne disait pas son nom de la part du défunt. On en aura la certitude lorsqu’il tenta vainement de prendre la tête du PDCI, en voulant évincer Konan Bédié. Akan comme ce dernier populaire, ayant les moyens, CKB a échoué, car à l’époque, on se rappelle que Bédié s’est envolé pour Paris d’où il observait sans doute cette tentative vouée à l’échec avec amusement.
Passage ensuite comme patron de la Commission pour le dialogue, la vérité et la réconciliation (CDVR) de 2011 à décembre 2014. A ce poste aussi, ses adversaires lui reprochaient d’avoir réalisé peu de choses, malgré des moyens collossaux mis à sa disposition par le président Alassane.
A la vérité, Konan Banny aura été bien un technocrate, égaré en politique. Sans doute, a-t-il voulu appliquer les shemas économiques (scientifiques) à la politique, ce qui ne marchait pas toujours, et surtout dans cette Côte d’Ivoire où le vote est communautaire, Bédié ne lui aura pas laissé une grande place dans la galaxie Baoulé.
La REDACTION
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