Mort de Mamadou Diallo en Guinée : La 98e victime de trop

Mort de Mamadou Diallo en Guinée : La 98e victime de trop

La politique en Guinée a encore fait un défunt. Lors de la manifestation avortée le 30 octobre 2018, un mort a en effet été enregistré à Bambéto, pendant les affrontements qui ont opposé les forces de l’ordre aux manifestants. Mais ce qui est le plus déplorable, c’est que l’infortuné, Mamadou Cellou Diallo, n’était pas un manifestant. A en croire son neveu, interrogé par Jeune Afrique, il s’agissait d’un transporteur qui a raccompagné un de ses passagers chez lui et qui, au retour, a reçu une balle en plein thorax. Pendant que la police affirme qu’il a été retrouvé mort avec des blessures au front, le neveu du défunt affirme qu’un agent de sécurité a tiré sur lui au thorax, alors qu’il avait les mains en l’air.

La police affirme qu’une enquête est ouverte et que les investigations sont en cours pour découvrir les circonstances de sa mort. Mais il n’est pas besoin d’être un enquêteur de Scotland Yard pour mettre un nom sur le visage de la principale coupable de tout ce qui arrive aujourd’hui à la Guinée Conakry, la politique. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé, Mamadou Cellou Diallo est le 98e Guinéen à tomber sous l’étendard des manifestations à connotation politique. Ailleurs, ce sont les maladies qui ont embauché l’ange de la mort. Dans d’autres pays, c’est le terrorisme et le grand banditisme qui donnent des clients à la Grande Faucheuse. Mais en Guinée, c’est la politique qui occupe ces postes de travail peu glorieux. Combien de morts faut-il encore aux hommes politiques guinéens afin qu’ils acceptent s’asseoir et discuter sereinement et sans animosité de l’avenir de ce pays ?

Le parti au pouvoir, avec son champion Alpha Condé en tête, est coupable de porter la mort dans les rangs des manifestants de l’opposition. La répression est l’argument utilisé pour porter la contradiction à l’opposition. Mais cette dernière n’est pas innocente en appelant régulièrement ses ouailles à prendre d’assaut  les rues pour finalement servir leur cause : la conquête du pouvoir.

Pendant combien de temps les Guinéens accepteront-ils de se laisser sacrifier sur l’autel d’hommes politiques aux motivations pour le moins pas très claires ? Il est désormais temps de mettre fin à ce cycle infernal qui ne fait que creuser davantage la fosse abyssale dans laquelle est déjà embourbée la Guinée-Conakry. Cette 98e victime est celle de trop.

Ahmed BAMBARA

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