Mort de trois Occidentaux au Burkina Faso : Brutal rappel de l’horrible réalité à l’Est

Mort de trois Occidentaux au Burkina Faso : Brutal rappel de l’horrible réalité à l’Est

Trois blessés. Un Burkinabè toujours porté disparu. Et surtout, trois morts. Des expatriés. Des journalistes (deux Espagnols et un Irlandais) qui, officiellement,  travaillaient au Burkina pour une ONG qui lutte contre le braconnage dans le parc de Pama et menaient un documentaire sur le sujet. La foudre des forces du mal a été terrible pour la brigade anti-braconnage. Et pour ses visiteurs.  Ce trio malheureux aura eu moins de chance que les 2 touristes français enlevés et retrouvés vivants le 10 mai 2019 au Bénin.

On pourrait soliloquer sur ce que faisaient ces hommes dans un recoin aussi retranché du Burkina Faso, et surtout réputé être un repaire pour les brigands et aussi les terroristes de tout poil qui pullulent dans ces lieux où le couvert végétal leur sert de refuge et de protection. S’y aventurer même sous protection comme ce fût le cas pour ces 3 tués paraît périlleux, en guerre asymétrique, c’est-à-dire sans ligne de front. Il ya eu certes une bravade de la part des assaillants qui ont osé attaquer l’escorte de ces 3 occidentaux, mais il ya eu aussi risque non calculé en allant dans ce no man’s land. A qui la paternité de cette tragédie ? l’acronyme GSIM est encore évoqué.

Mais l’on parle de journalisme et de journalistes. Ce métier est pétri dans la témérité, dans la conviction en des principes et en leur défense, parfois au péril du souffle de vie. La lutte anti-braconnage est une cause noble que les journalistes espagnols et irlandais avaient apparemment  épousée. Mener un document sur le phénomène qui dépouille l’écorce terrestre de ses habitants animaux et ensuite le rendre public pourrait sans doute aider à faire bouger des lignes et accentuer les actions pour en venir à bout.

Ils étaient sans aucun doute au courant des risques courus en s’aventurant dans ces refuges de serpents venimeux que sont devenues certaines parties du Burkina Faso. Malheureusement, la barbarie a pris le dessus cette fois sur le bon sens et l’humanité.

Il reste désormais les interrogations sur les auteurs de cette mortelle agression. Le commando qui a mené le raid contre la brigade était-il constitué de braconniers ? Sentant leur «business» menacé, leurs chasseurs «hors-la-loi»  s’en seraient-ils pris aux chasseurs d’images ? Bien vrai que des braconniers peuvent s’avérer téméraires, il est peu probable qu’ils aient envie de s’attaquer aux forces armées nationales.

Des terroristes ? Ceci est plus plausible. Une intrusion dans «leur territoire» peut avoir fait grimper le thermomètre de leur colère au point de faire passer de vie à trépas les «visiteurs».  Toutefois, on se demande pourquoi ils auraient préféré le chemin de la mise à mort à la réclamation de rançon ? Et jusque-là, pourquoi n’y a-t-il pas de revendication de cette tuerie ? Les enquêtes des forces armées pourraient-elles apporter plus de réponses ?

En attendant, cet évènement est un brutal rappel à l’horrible réalité terroriste qui sévit au Burkina Faso. Et la tragédie de ce 27 avril 2021 vient allonger la liste des suppliciés de ce genre à l’Est du Burkina avec les 38 tués de la mine de Boungou le 6 novembre 2019. Le monstre est toujours là. Tapi dans l’ombre et peut sévir à tout moment, de façon brutale, sanglante et hideuse. Et à l’évidence, le pays seul ne pourra pas lutter contre ce phénomène et n’importe quelle nationalité sur la planète peut être touchée par les languettes volcaniques de ces terroristes.

La nécessaire union des forces et la collaboration des populations  pour venir à bout de cette pieuvre aux immenses tentacules est plus que d’actualité. Très d’actualité/

Ahmed BAMBARA

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