Mort d’un soldat ivoirien à Tougbo : Des escarmouches qu’il faut vite étouffer dans l’oeuf !

Mort d’un soldat ivoirien à Tougbo : Des escarmouches qu’il faut vite étouffer dans l’oeuf !

Une coupure de courant. Une attaque surprise. La base militaire de Tougbo réagit. Un blindé arrive en renforts. Les assaillants s’enfuis. Malheureusement, un soldat ivoirien est blessé. Puis, il succombe. Un nouveau mort dans les rangs des militaires d’Eburnie. Il allonge la liste des victimes que font, ce n’est plus un doute, les terroristes dans le pays de Félix Houphouët-Boigny.

Grand-Bassam en mars 2016 avec 19 tués, Kafolo (nord) de la Côte d’Ivoire le 10 juin 2020 avec 14 soldats tués, et Tehini (nord-ouest) en mars 2021 étaient des grands coups de semonces qui préludaient déjà que les katibas, notamment le GSIM humaient l’air ivoirien. Tougbo vient renseigner qu’il faut décidément prendre au sérieux cette menace, les terroristes, car même s’ils ne sont pas encore enracinés, ils manifestent clairement leurs velléités d’enserrer leurs griffes dans le Golf de Guinée. A la vérité, le Mali et le Burkina ont désormais des sanctuaires djihadistes, et l’hégémonisme et la soif d’étendre leur funeste puissance ne peuvent que descendre vers les côtes, selon la logique que l’eau qui dégouline de la tête ne peut que couler sur les épaules.

La Côte d’Ivoire, le Bénin, le Togo doivent se préparer, car il ne s’agit pas d’une guerre normale, ni externe, c’est-à-dire ourdie par des assaillants offshore. Non de plus en plus, il suffit d’un brin de radicalisation pour que l’étincelle intramuros prenne. Armés de coutelas, d’armes à feux, en véhicules ou à califourchon sur des motos et de leur appétit particulier, ils veulent goûter du pachyderme, après avoir enflammé et ensanglanté le Sahel au Mali, au Niger et la savane arbustive du Burkina Faso.

Couchés sur la frontière burkinabè, ils tentent de lancer les bras pour attraper les bords des rives du lac Ebrié. Les tentacules crochues agrippent, s’agitent,  balancent et lancent des escarmouches, à prendre au sérieux. La riposte de la base militaire démontre que le commandement de l’armée ivoirienne semble avoir pris la bonne mesure de la chose et les hommes déployés comprennent qu’il faut réagir, tenir les positions et ne pas reculer.

A bien regarder, c’est pratiquement le même modus operandi qui a été appliqué au Burkina Faso. D’abord une attaque d’envergure au centre du pays, suivie désormais des raids de harcèlements contre les positions des forces armées et de sécurité.  Ces différents postes doivent être défendus vaille que vaille, car s’ils cèdent, ce sera des points de vulnérabilité et du champ libéré pour les agresseurs de pouvoir y implanter leurs pénates et opérer en toute liberté pour attaquer d’autres positions. Tougbo est un signal, et il faut même craindre d’autres actes terroristes, avec la situation au Mali, qui pourrait empirer, si politiquement, on ne calme pas les choses, pour s’attaquer à un défi de survie pour ce pays : l’insécurité au Nord et au Centre.

Un militaire prévenu en vaut donc cinq ! Il faut ouvrir l’œil et le bon. Mais l’attention ne devra pas que se concentrer sur les positions sécuritaires. A défaut de pouvoir déloger les forces armées, les populations civiles peuvent devenir des cibles, parce que des «proies» plus vulnérables et les dommages moraux plus importants en tant d’atteinte.

Enfin, l’attention doit aussi se darder sur la coopération militaire entre Etats. Le pont de la collaboration entre pays qui vivent déjà marqués au fer de la tyrannie des terroristes doit être  jeté vers ceux qui sont de potentielles cibles. Et on le répétera jamais assez, le Sahel doit faire avec ce qu’il a avec le G5 Sahel, en attendant d’obtenir l’introuvable 423 millions d’Euros pour son entière opérationnalisation. Le combat contre le terrorisme ne se gagnera pas en solo, mais plus qu’en duo, voire en concerto ! .

Ahmed BAMBARA

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