La sérénité a quitté la maison du parti du Soleil levant. Deux mois après le putsch qui a balayé le régime de Roch Kaboré, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), ex-parti au pouvoir vit des moments d’incertitudes. Alors que le sort du désormais ex-président dont le maintien en résidence surveillée continue de susciter des réactions au sein de l’opinion, son parti fait face à une vague de démissions. Le ton avait été donné par l’ancien député Abdoulaye Mossé, membre du Bureau exécutif national et secrétaire national chargé des mouvements associatifs qui avait rendu public sa démission dans la soirée du lundi 21 mars 2022. Et comme l’annonçaient des sources bien introduites, la liste des démissionnaires s’est allongée par la suite. A la suite de ce dernier, plusieurs autres membres du Bureau politique national ont quitté le navire. Au total, ils sont donc 46 personnes (hommes et femmes) qui ont décidé de tourner le dos à leur ancien parti.
Parmi ces néo-démissionnaires dont la liste fait le tour des réseaux sociaux, figurent Ousmane Nacro, ex-ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Boukari Kalil Bara, ex-député et ancien secrétaire permanent du 11-Décembre, Joseph Dipama , ex-maire de la commune de Saaba, Ibrahim Yanogo, DG de l’AGETEER, et plusieurs autres personnes.
Si jusque-là, les raisons exactes de cette hémorragie qui frappe le parti du Soleil levant restent inconnues, il ressort tout de même que le visage montre que l’ex-parti au pouvoir est symptomatique des querelles byzantines et des suspicions qui ont jusque-là caractérisées son parcours. Pour nombre d’observateurs, cette vague de démissions pourrait s’accentuer dans les jours à venir et sonner le glas du MPP qui se retrouverait vidé de toute sa «sève». Doit-on croire que c’est la chute qui a provoqué cette débandade dans les rangs d’hommes et femmes qui il y a peu se présentaient comme des fidèles de l’ex-président du Faso.
COMMENTAIRES