Municipales et insécurité au Niger : Vigilance pour la présidentielle !

Municipales et insécurité au Niger : Vigilance pour la présidentielle !

Depuis le 5 décembre dernier, les 30 présidentiables nigériens sillonnent l’arrière-pays du Niger, les bourgades et les grandes agglomérations pour convaincre les 7,5 millions d’électeurs que constitue le corps électoral. Hier 13 décembre, se sont déroulées les municipales et les régionale, véritables répétition générale avant celles générales du 27 décembre, jour du 1er tour de la présidentielle.

Des résultats des 266 communes du Niger, on aura un aperçu de la  carte électorale pour la bataille de fin décembre. Quel parti aura la majorité des voix dans les 25 800 bureaux de vote ? Pour s’y préparer, chaque formation politique manœuvre à être très représentative dans les grandes villes, à densité électorale forte.

Si donc les candidats et leurs militants ont les yeux rivés sur les résultats de ces municipales à enjeu national, et se projettent sur le 1er tour du 27 décembre, il est un phénomène sur lequel, candidats et électeurs devront être focalisés : l’insécurité.

Prégnante au Niger, tout comme au Burkina et au Mali, bref dans le sahel, le terrorisme frappe régulièrement le pays de Mahamadou Issoufou. On se rappelle de la tuerie d’Inates (71 morts) le 10 décembre 2019. Avant cette abjection, toute l’année précédente a été émaillée d’attaques de diverses katibas qui ensanglantent cette région : 2 morts par explosion le 17 février 2019 à Diffa, 20 tués le 10 mai à Tillabéry… Si donc en temps normal, le Niger est la cible d’attaques, a fortiori en période électorale, moment de prédilection de déplacement, et de rassemblement de foules, le risque demeure plus élevé. On est enclin à le croire avec l’assassinat du «marcheur de la paix», du nom de cet homme soixanténaire, qui a parcouru 1 000 km pour rallier Niamey à Diffa, à pied, et qui a été tué dans la nuit du 10 au 11 décembre dernier par Boko Haram. Pire, à quelques heures (nuit du 12 au 13 décembre) de l’ouverture des bureaux de vote, 27 villageois ont été massacrés à Toumour, dans la région de Diffa par 70 assaillants, qui ont procédé à des autodafés du marché central et de maisons d’habitations.

Ce sont peut-être des attaques qui n’ont rien à voir avec ces élections locales, mais on ne peut que sonner le cor de la vigilance.

Car dans ce Niger, et surtout dans plusieurs zones du pays, les meutes du «chacal » et les sicaires d’Al Sahraoui rodent. Boko Haram et l’EGIS sont aux aguets, prêts à frapper pour marquer les esprits. Une élection est lait béni pour ces terroristes.

Avec ces tueries à la veille des municipales, il est très indiqué de faire gaffe pour le 27 décembre. Le Niger, d’abord victime de l’immensité de son territoire désertique, et avec les présentes élections de fin décembre devient encore plus vulnérable. Vigilance donc pour ces scrutins généraux de la fin d’année 2020.

Le Burkina Faso, qui vient de sortir d’un double vote celui du 22 novembre, a eu les mêmes appréhensions. Heureusement que le pari de la sécurité fut tenu. C’est tout le mal qu’on souhaite aussi pour le Niger.

La REDACTION

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