Nabil Karoui reste en prison en Tunisie : Iniquité et boxe post-électorales en perspective

Nabil Karoui reste en prison en Tunisie : Iniquité et boxe post-électorales en perspective

Le Tycoon des médias en Tunisie et second duelliste du 2e tour de la présidentielle,  du 13 octobre ne verra pas son écrou de prison ôté. Ainsi en a décidé la justice qui a opposé une fin de non-recevoir à la requête de remise en liberté formulée par ses avocats.

Dans 10 jours donc, ce sera un ultime combat électoral inédit et sujet à toutes les supputations et conjectures, qui se déroulera dans cette Tunisie post-BCE : deux challengers dont l’un est libre de tous ses mouvements, bat campagne allègrement, alors que l’autre est derrière les barreaux pour essayer de s’adjuger le pouvoir suprême.

Seul au Niger, on a vu un scénario assez semblable entre le président Mahamadou Issoufou et son opposant Hama Amadou, qui était à la prison de Koutoukalé.

Certes, c’est depuis 2017 que le leader du Au cœur de la Tunisie, sa formation politique est poursuivi pour blanchiment d’argent et de  fraude fiscale, mais le timing de son arrestation, le 23 août 2019, soit 10 jours avant l’ouverture de la campagne du 1er tour est tout sauf anodin et hasardeux et dégage une exhalaison de chaussetrappe. Pire même embastillé et sans battre campagne, Karoui s’est qualifié pour le deuxième round, preuve qu’il pèse électoralement, et un tel candidat ne s’écarte pas comme cela par des arguments fallacieux, dissimulés derrière un vernis judiciaire.

Sa présence à l’ultime et dernière bataille électorale, devrait être un argument-massue pour l’extirper de la prison, car bon an, mal an, il a des chances d’être le prochain locataire du palais de Carthage, et déréchef devenir le magistrat suprême de la Tunisie.

Et si par un vote anti-justice, les Tunisiens portaient sur Karoui leur onction populaire le 13 octobre, que ferait cette même justice ?

Son parti, les observateurs de l’Union européenne et même ses adversaires, exigent de la justice que Karoui sorte pour être à chance égale avec Kaïs. Pour la simple raison que, son maintien en détention au-delà du 2 ou 3 octobre rendrait caduque cette présidentielle, prévient International Crisis Group (ICG) car les tribunaux administratifs pourraient annuler le scrutin. En effet, un tel cas  mettrait tout le processus sur cale car le vote n’aurait pas été valide et serein.

En refusant de l’élargir, la justice tunisienne censée être le garant de la transparence et de l’équité électorale, se retrouve paradoxalement être l’obstacle, sinon, le faiseur d’une présidentielle forcément tronquée, voire truquée.

Qui d’ailleurs a intérêt à ce que Karoui reste en prison ? On le taxe d’être toujours en lien avec l’ancien establishment déchu, est-ce pour ça qu’il doit être écarté coute que coute ?

En tous les cas avec ce scénario, c’est l’iniquité et la boxe (rue et violences) électorales en perspective, puisque les recours devant le box (la justice) sont d’emblée écartés.

La rédaction

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