‘’Nakba’’ sanglant à l’inauguration de l’ambassade des USA : L’Afrique tenaillée entre Raison et Histoire

‘’Nakba’’ sanglant à l’inauguration de l’ambassade des USA : L’Afrique tenaillée entre Raison et Histoire

Boucherie, le mot n’est pas de trop, hier lundi 14 mai, 55 Palestiniens ont été tués par Tsahal et plus de 200 blessés à l’occasion du transfert officiel de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. Et le mot qui convient à ce massacre de Palestiniens par les Israéliens ne peut être que ‘’Nakba’’ terme interdit en Israël dont l’acception en arabe est «catastrophe» et «désordre». A la veille de cette «Nakba» qui marque aussi la naissance par césarienne de l’Autorité palestinienne le 15 mai 1948 au lendemain de celui d’Israël, l’armée juive n’a pas fait dans la dentelle et  tiré dans le tas d’autant que l’Etat sioniste, craint les agissements d’éventuels terroristes du Hamas, qui pourraient profiter pour faire du mal à Israël.

Deux commémorations et toujours le même scénario, les mêmes sentiments : douleur du côté palestinien et célébration en grandes pompes en Israël. Pour ce 70e anniversaire de la Nation porté sur les fonds baptismaux par Ben Gourion, il faut dire que Donald Trump, le président américain, n’a pas arrangé les choses, en choisissant cet agenda pour mettre une croix sur un acquis obtenu depuis le tracé des frontières héritées des accords de 1967. Fastes, presence de la fille et du gendre de Trump chez les Israëliens et sang et lamentations chez les frères ennemis voisins. La question de Jérusalem Est n’est pas négociable, ni chez les Israéliens, ni chez les palestiniens. Et l’Afrique face à ce massacre en mondovision revendiqué et assumé par Israël ?

D’abord, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, a toujours été une ligne de fracture de part et d’autre sur le continent, selon qu’on a des atomes commerciaux ou sécuritaires avec l’Etat juif. On se souvient que lors du vote sur ce sujet dans la Maison de verre à New-York, sur les 193 pays membres de l’ONU, seuls 9 s’étaient risqués à donner leur voix, 35 s’étaient abstenus, 128 s’étaient opposés et en dépit des menaces de Donald Trump de sevrer les récalcitrants, beaucoup de pays avaient maintenu leur position. Les mêmes postures ont animé le transfert de l’ambassade américaine dans la ville Sainte.

C’est pourquoi, hier à Jérusalem lors de cette inauguration, les pays africains présents étaient une douzaine, pour ne pas dire qu’ils se comptaient sur le bout des doigts. Naturellement, il s’agit de ceux qui ont des relations diverses avec l’Etat juif dont le Rwanda, l’Ouganda, le Soudan du Sud et le Togo. Ce dernier avait était le seul à s’aligner derrière les USA dans son projet. On se rappelle également la tournée en 2016  du premier ministre  Benjamin Netanyaou dans certains pays africains pour étoffer les rapports Afrique-Israël. Si l’Afrique connaît cette césure sur Israël, c’est qu’elle est torturée entre la Raison et l’Histoire. La raison d’Etat veut qu’il n’y ait pas de sentiment et les individus passent les Etats restent. La même raison fait surgir des réminiscences historiques, sur la vision qu’a l’Arabe du Noir, considéré comme un ‘’esclave’’, et historiquement d’ailleurs, les Arabes ont été de grands négriers. Mais, la même Histoire, veut rappeler aux Africains que la lutte du peuple palestinien est semblable aux luttes d’émancipation, de libération de certains peuples jadis (Afrique du Sud par exemple qui a rappelé son ambassadeur en Israël  pour consultation). Le système des territoires occupés ressemble à s’y méprendre à l’apartheid. Et puis, quoi qu’on dise, Yasser Arafat a marqué les Africains, l’homme au célèbre keffieh sur la tête aux 7 vies, celui qui a donné aux Palestiniens le goût de la lutte éternelle, c’est bien l’homme  qui, a séduit bon nombre d’Africains.

Maintenant que vaut la raison dans l’histoire ? dans cette petaudière israelo-palestinienne, c’est un mélange de cataclysmes, de guerres, de lamentations, car l’histoire des peuples n’est jamais le lieu de la félicité. Dans cette partie du Moyen Orient où les opérations «plomb durci» alternent avec les intifadas, l’Histoire bégaie de façon cyclique. Ces 2 peuples en font l’expérience dans cette guerre éternelle, selon les Saintes Ecritures .Une

Sam Chris

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