Négociations maire de Thiou-Terroristes : Héraut ?!

Négociations maire de Thiou-Terroristes : Héraut ?!

Un héraut, est quelqu’un qui annonce une chose, qui initie, qui est un précurseur. Notre confrère Sidwaya, par une interview que le maire de Thiou (commune située à 35 km de Ouahigouya dans la région du Nord) lui a accordée, nous a appris que ce dernier a eu à négocier avec des Peuls, des Dogons, des Mossés, mais aussi, divine surprise avec des terroristes ! Incroyable mais vrai.

La doctrine officielle est pourtant limpide : pas de négociation avec les terroristes ! Alors, lorsqu’un bourgmestre décide de passer outre cet oukase étatique, que faut-il en dire ? D’abord, la commune dont il est le premier responsable fait partie d’autres communes telles Sollé, Banh et Kain où régulièrement, les terroristes frappent. Si les populations sont d’accord pour ces négociations de même que les terroristes, c’est un préalable, mais, le maire n’aurait-il pas fallu informer l’autorité hiérarchique ?

La diplomatie souterraine fait souvent des miracles. Mais en l’espèce, qu’ont promis les terroristes, si les VDP déposent les armes, si on les laisse faire ce qu’ils veulent ? Laisser les habitants de Thiou en paix ? Et ceux des autres localités ? Que vaut cette paix par rapport à tout le Burkina ? En vérité, quand on est attaqué par ces terroristes et qu’on a la vague impression que l’Etat ne parvient pas à vous protéger, on est enclin à tenter toutes les solutions. Cependant, quand on négocie, il faut se prémunir de préalables. A Thiou, a-t-on pris ces précautions ? Si négociations il doit y avoir, elles doivent être un mouvement d’ensemble décidées par les autorités. Oui pour des négociations balisées, car une table ronde, où il y a toujours un camp qui dicte sa loi n’en est pas une. La paix promise à Thiou repose sur une jambe de bois en cautère. Elle peut tenir quelques temps, mais reste trop fragile. Héraut, peut-être, voulant indiquer la voie à l’Etat, mais paix précaire obtenue. En tous les cas, il faudra en plus des armes, adjoindre des négociations suivies (comme au Mali) qu’on peut rompre à tout moment, encore que ce n’est pas avec toutes les Katibas qu’on peut et doit négocier. Si des fils de la région ont pris des armes contre leurs frères, il faut chercher à comprendre pourquoi, et par exemple, les faire déposer ces armes. On attend maintenant la réaction de l’Etat, car un dépositaire du pouvoir local semble lui forcer la main, ou lui indiquer une solution.

 La rédaction

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