Niger, après le putsch du CNSP : Toujours un flou et beaucoup de questions

Niger, après le putsch du CNSP : Toujours un flou et beaucoup de questions

 

Ce n’est pas le plus long coup d’Etat de la sous-région mais assurément, celui qui a renversé le président élu du Niger, Mohamed Bazoum, fait partie de ceux qui ont pris du temps. Jusqu’à 22h GMT, ce 26 juillet 2023, rien n’était clair. Qui détenait le pouvoir au Niger ? Bazoum toujours reclus au palais présidentiel que ceinturent les hommes du général Abdourahmane  Tchiani ? Où se trouve ce dernier, d’ailleurs toujours invisible ?

 A moins que ce ne soit l’ex-CEMGA, Salifou Mody, qu’on dit avoir été approché pour diriger une Transition, celle du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ? Un CNSP, dont les Nigériens et le monde ont découvert les premiers responsables le 26 juillet 2023 vers 22h 38 sur la Télé-Sahel, la télévision d’Etat et sur laquelle le pronunciamiento a été lu par le colonel-major Amadou Abdramane. A ses côtés, la plupart debout, le colonel-major Abdoulkarim Hima, l’adjoint du patron de la gendarmerie, le colonel Sidi Mohamed des sapeurs-pompiers, le Directeur général adjoint de la police Assahaba Ebankawel, son collègue de la garde nationale, Ahmad Sidien, et le général Mohamed Toumba, chef d’état-major adjoint de l’armée de terre.

Première leçon : tout semble indiqué que les militaires qui se regardaient en chien de faïence depuis la matinée de ce mercredi 26 juillet 2023, se sont entendus sur le dos de Bazoum pour prendre le pouvoir. En effet, au début du mouvement, il y avait disait-on une partie de la garde présidentielle fidèle au général Tchiani, et une autre avec le gros de l’armée, et celle de la garde nationale, restés derrière Bazoum.

Comment expliquer que les loyalistes se soient ralliés aux putschistes, puisqu’à regarder la configuration de ceux qui étaient à la télé, tous les corps habillés étaient représentés. Caricaturalement, ils ont décidé de ne pas se canarder pour un pouvoir qu’ils pouvaient prendre sans coup férir !

Qui pour diriger le CNSP ? Tchiani ? Ou le chef d’état-major général des armées le général Abdou Sidikou Issa, qui s’est rallié aux putschistes ? A moins que  ce ne soit le général Salifou Mody qui prend-là une revanche, car Bazoum l’avait limogé de son poste de CEMGA ?

Mais véritablement, on se demande pourquoi le général Tchiani a fait ce coup alors qu’il reste en back office ? Parce que Bazoum voulait le muter avec d’autres gradés comme le sussurent certains ? Même pour cette raison, un coup d’Etat est-il la solution, puisque le militaire est sous la coupe du politique ? Ou est-ce la présence de forces étrangères (françaises, américaines, allemandes) qui horripilent les militaires nigériens ?

De façon lapidaire, ils ont parlé de la situation sécuritaire, qui s’est dégradée. Mais qui sont ceux qui sont censés être au front pour lutter contre les terroristes ? C’est bien eux soldats ! Si échec il y a, ce sont les dirigeants, mais aussi, surtout la hiérarchie. Bref, en 2 ans qu’a bien pu commettre Bazoum comme faute, ou plutôt comme parjure pour mériter d’être débarqué par les soldats ? On en saura peut-être un peu plus d’ici là. En attendant, les 4 principaux pays du Sahel, concernés justement au 1er chef par le terrorisme sont désormais régentés par des pouvoirs kakis. Est-ce un avantage sur la lutte contre le terrorisme ? On le verra.

La REDACTION

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