Niger : Des manifestants mettent le feu à une église après l’arrestation d’un imam

Niger : Des manifestants mettent le feu à une église après l’arrestation d’un imam

Une église a été incendiée dans la nuit de samedi à dimanche à Maradi (centre sud), troisième ville du Niger, par des manifestants qui protestaient contre l’arrestation d’un influent imam, libéré ce dimanche, a-t-on appris de sources concordantes.

«Depuis deux heures du matin, on est restés éveillés, l’église de Zaria (quartier populaire de Maradi) a été brûlée, la voiture du pasteur a été brûlée par des individus qu’on ne connaît pas. La gendarmerie est sur place, soyons prudents», a affirmé un responsable de l’église dans un message adressé à ses paroissiens et transmis à l’AFP. Une source sécuritaire locale a «confirmé» à l’AFP l’incendie de cette église.

Une source sécuritaire locale a «confirmé» l’incendie de cette église. «Quelques manifestants ont brûlé des pneus ce dimanche matin» et «les Forces de défense et de sécurité (FDS) sont sur le terrain», a poursuivi cette source, assurant que «le calme règne globalement dimanche à Maradi». Selon des témoins, «samedi en fin soirée», des groupes de jeunes ont manifesté en posant des barricades sur la chaussée et en brûlant des vieux pneus.

Selon ses proches, Cheick Rayadoune, influent imam de la mosquée de Zaria, a été arrêté samedi par la police après avoir qualifié vendredi «d’anti-islam» un projet de loi du gouvernement sur «l’organisation de l’exercice du culte au Niger». «Cette loi est le fruit de plusieurs consultations et concertations profondes. Dans le texte, il n’y a rien d’anti-islam», a commenté un haut responsable du ministère nigérien de l’Intérieur, pour qui il s’agit d’éviter que «les dérives prônées par les organisations obscurantistes terroristes» ne prennent de l’ampleur dans le pays. En 2017, le ministère nigérien de l’Intérieur avait regroupé tous les oulémas nigériens pour un colloque pour travailler sur le sujet. Un projet de loi a été adopté fin avril en Conseil des ministres, afin de «prévenir les risques de dérives constatées dans d’autres pays» et de donner les moyens à l’Etat de «contrôler les pratiques qui ont cours dans la sphère religieuse».

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