Niger: l’Algérie met en garde la CEDEAO contre une intervention

Niger: l’Algérie met en garde la CEDEAO contre une intervention

Les réactions vis-à-vis de la situation sociopolitique  qui prévaut au Niger se succèdent. Hier mardi 1er août 2023,  l’Algérie a averti  des risques potentiels découlant d’une possible intervention militaire étrangère visant à rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Ces avertissements surviennent dans le sillage des rapports suggérant que la France et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) envisagent d’utiliser la force pour restaurer le président Mohamed Bazoum au pouvoir. Le message de la diplomatie algérienne est clair, elle préconise la prudence et la modération face à ces intentions d’intervention militaire étrangère, qu’elle estime non seulement probable, mais aussi comme une possible source de complexité et d’aggravation de la crise actuelle.

L’Algérie souligne son ferme engagement envers le retour à l’ordre constitutionnel au Niger et le respect de l’État de droit, réitérant son soutien au président Mohamed Bazoum en tant que leader légitime de la République du Niger. La vision algérienne est que le retour à l’ordre constitutionnel doit être atteint par des moyens pacifiques, évitant ainsi une aggravation de l’insécurité et de l’instabilité, tant pour le Niger que pour l’ensemble de la région. Cela éviterait également d’imposer des souffrances supplémentaires et des tragédies à nos peuples.

La semaine dernière, un coup d’État militaire mené par le chef de la Garde présidentielle, le général Abdourahamane Tchiani, a renversé le régime du président nigérien Mohamed Bazoum, qui est depuis retenu dans le palais présidentiel. La communauté internationale a largement condamné ce coup d’État, exigeant le rétablissement de Bazoum, un président démocratiquement élu, tout en menaçant de couper les relations, de stopper l’aide et même de recourir à la force «si nécessaire».

Cette situation délicate a provoqué des réactions variées. Alors que la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a nié toute intention de son pays d’«intervenir militairement» au Niger, le Burkina Faso et le Mali ont averti que toute intervention militaire pour réinstaller le président Mohamed Bazoum équivaudrait à «une déclaration de guerre». Ces deux pays ont exprimé leur soutien indéfectible au Niger dans ce moment de crise politique et ont exprimé leur mécontentement face à l’approche punitive adoptée par la CEDEAO et l’UEMOA, soulignant que cela ne fait qu’aggraver la souffrance des peuples et menace l’esprit de panafricanisme.

Dans le contexte de ces tensions croissantes, le Burkina Faso et le Mali ont également exprimé leurs préoccupations quant aux conséquences potentiellement désastreuses d’une intervention militaire au Niger. Ils ont mis en garde contre une déstabilisation régionale similaire à celle qui a suivi l’intervention unilatérale de l’OTAN en Libye, ce qui a entraîné une expansion du terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Ils ont appelé à la solidarité et à la mobilisation, se déclarant prêts à soutenir le Niger dans ces heures critiques au nom du panafricanisme. Les implications de cette déclaration restent à voir, mais il est clair que la situation politique en Afrique de l’Ouest est à un tournant décisif.

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