C’est donc l’Etat islamique qui a infligé cette lourde perte à l’armée nigérienne et au moral des peuples du G5 Sahel. Le groupe a en effet revendiqué l’attaque qui a fait 71 morts au sein des soldats nigériens. Le président Mahamadou Issoufou est revenu dare-dare de l’Egypte et a convoqué un conseil de sécurité d’urgence.
Sans doute pour comprendre ce qui s’est passé, pourquoi cette attaque d’une rare violence et surtout, comment se prémunir pour ne plus subir un pareil revers.
En attendant, cette revendication montre que de plus en plus, l’Etat islamique est en train de prendre ses marques au Sahel.
Et il ne compte surtout pas que l’on vienne à perturber le flux de ce lui permet de vivre : le trafic de drogue, d’armes et tout autre larcin qui leur permet de continuer à mener leurs actes criminels. L’envergure de l’agression laisse comprendre également que ces terreurs du Sahel pensent bien à se donner la main quand il le faut. Le Groupe Etat islamique est soupçonné en effet ici d’avoir collaboré avec le GISM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans) d’Iyad Ag Ghali, fusion d’Aqmi (al-Qaïda), d’Ansar Dine, d’al-Mourabitoun et de la katiba Macina. Des groupes aux intérêts parfois différents et qui n’hésitent souvent pas à s’étriper entre eux quand les uns piétinent les plates-bandes des autres. Les choses s’annoncent donc très difficiles pour le Niger et pour l’ensemble des pays du Sahel.
Ces différents groupes ont trouvé un biotope qui leur permet de proliférer et d’étendre les tentacules vénéneux. L’Etat islamique n’est plus que l’ombre de lui-même dans sa coquille originelle. Etouffé, talonné de toutes parts, il lui faut trouver un trou d’oxygénation. Et c’est apparemment le Sahel qui a été choisi pour abriter son nouveau nid douillet. Inutile de dire qu’il faudra conjuguer les forces pour l’empêcher, lui et tous ces rapaces qui menacent la paix dans la région de pousser des racines. Vivement que le sommet extraordinaire du 15 décembre 2019 accouche des décisions véritablement conséquentes. Car la liste des hécatombes commence à devenir longue.
Ahmed BAMBARA
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