Noces de cire : Cap sur une 5e année de maturité et ….d’espérance

Noces de cire : Cap sur une 5e année de maturité et ….d’espérance

Entre le n°00 du 21 février 2014 et le 988 de ce 21 février 2018 que vous tenez entre les mains, 4 longues mais petites années se sont écoulées.

Dans le rétroviseur, une montagne de journaux nous contemple car chaque jour que Dieu fait «l’info au jour le jour» est tombée et nous avons pu ainsi relever le défi de la périodicité, ce qui ne va pas de soi dans l’environnement économique burkinabè de ces 3 dernières années. Les fragrances politico-militaires dans lesquelles naquit Aujourd’hui au Faso lui ont certes donné matière à cancaner, mais si le journal a gagné en notoriété, les finances n’ont pas été proportionnelles à ce pic éditorial. Plusieurs raisons expliquent cet état de fait. Nul quotidien au Burkina ne peut se targuer d’exister de par ses seules ventes à la criée, lesquelles sont d’ailleurs handicapées par la volatilité des revendeurs.

A quand une messagerie ? Autre ventre mou du journal, la bataille commerciale pour la publicité et annonces qui ne se gagne pas en 4 années, le réflexe quasi-pavlovien et pertinent du reste, des annonceurs, étant d’aller vers les aînés qui ont un maillage territorial incontestable. Un autre phénomène qui nous fait du tort, est le comportement de certains DAF des ministères : se faire payer sa facture échue est devenu un parcours de bagnard, tant les inextricables dédalles se dressent sur le chemin.

Qu’on se comprenne bien : nous savons le circuit de la dépense au Burkina très corsé. Aucune prétention non plus de vous apprendre votre job. Mais une facture qui fait une éternité avant d’être payée est très nocive pour une jeune entreprise comme la nôtre. Car pendant ce temps, les banques nous talonnent, car elles n’en ont cure des comptes dormants ou en tension de trésorerie, les mises en demeure pleuvent, les appels du service contention sont légions, sans oublier les menaces des fournisseurs. SVP, Messieurs les DAF aidez-nous à sauvegarder ces petits boulots et ces quelques emplois qu’ils génèrent.

La ministre de l’économie, des finances et du développement (MINEFID), Rosine Coulibaly/Sory, reconduite dans le gouvernement Thiéba III et auréolée du titre de «Meilleure grande argentière de l’Afrique» devra aussi songer à signer le décret pour opérationnaliser ENFIN le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP) en passe de devenir une véritable arlésienne. Depuis 3 années, que les médias sont tournés en bourrique à ce sujet. Et pourtant, ces médias ont suivi scrupuleusement via la direction du FAPP, ce que voulait le gouvernement. Ces derniers mois, ce qui ressort est que c’est «Rosine qui a le dossier FAPP sous l’aisselle».

Pourquoi une structure comme le Fonds de développement culturel et touristique (FDCT)  qui a vu le jour bien après le FAPP a-t-elle déjà remis ses chèques aux artistes ? Il y a 20 ans de cela, des médias du Burkina ont bénéficié d’aides multiformes (papiers, exonérations, argent, terrains,…) du Danemark, de l’OIF, des Etats-Unis, de la France et de l’Etat burkinabè. Les médias étaient à la mode à l’époque, car le couple ‘’Médias-Démocratie’’ était tendance. De nos jours, les journaux (presse écrite, radios, presse en ligne) se meurent et un média qui met la clef sous le paillasson, c’est la démocratie qui s’en porte mal, même, ceux qui flirtent avec les poubelles de l’info, que sont nos confrères putatifs des réseaux sociaux.

Désormais, la vérité contemporaine, sort  de l’environnement, du climat… Nos regards sont rivés vers vous Madame la ministre, SVP griffonnez une signature et … l’espoir renaîtra. En mettant le pied dans cette 5e année, nous ne pouvons que réitérer notre gratitude à nos lecteurs et annonceurs dont la massification nous réconforte, et nous incite également à avancer avec courage, dans ce sacerdoce, sans deniers de culte.

Aujourd’hui au Faso ne prétend être ni Surcouf, ni Magellan, mais garde son gouvernail arrimé à la vérité et à l’objectivité, et le mot de Hervé Bourges «Ni griot servile, ni détracteur stérile» est toujours inscrit à son fronton et demeure dans son ADN. Cap sur une 5e année de maturité… et d’espérance.

Zowenmanogo ZOUNGRANA

Directeur de publication

Directeur général

Chevalier de l’Ordre national

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