Non-lieu dans le génocide rwandais : Début de vrai dégel Paris- Kigali

Non-lieu dans le génocide rwandais : Début de vrai dégel Paris- Kigali

Le rejet ce 3 juillet 2020 du recours des parties civiles et de la famille Habyarimana dans l’affaire de l’attentat du Falcon 50 présidentiel abattu le 6 avril 1994, est-il l’amorce véritable de relations pacifiées entre la France et le Rwanda ?

On peut l’espérer, sous réserve de ce que décidera le président Paul Kagame qui depuis cet holocauste n’a eu de cesse d’en vouloir aux juges français de chercher à cautériser une plaie béante, par des mandats d’arrêt.

Pris fin 2018, ce non-lieu, qui fut l’objet d’après discussions, pesées et soupesées par les juges anti-terroristes Jean-Marc Herbaut et Nathalie Poux lesquels avaient pris le contre-pied de leur collègue, Jean-Louis Bruguière, ce non-lieu confirmé par la Cour d’Appel de Paris, après 20 ans de mics-macs politico-judiciaires, vu de Paris, mais surtout d’Urugwiro village, la présidence rwandaise va dans le bon sens. «Vouloir rouvrir un dossier classé, c’est vouloir créer des problèmes», a martelé d’ailleurs l’homme mince de Kigali qui en est le locataire, dans les colonnes de notre confrère Jeune Afrique, de cette semaine, un Kagame qui a toujours éructé contre une «parodie de justice».

Véritablement on saura si les lignes auront bougé d’ici quelques mois, car si sous Chirac les relations furent exécrables, notamment via Alain Juppé, si sous Sarkozy, elles se sont nettement améliorées, et sous Hollande, juste cordiales, Emmanuel Macron tente de briser l’épaisse glace. Certes, il a décliné l’invitation en avril 2019, à l’occasion de l’anniversaire de ce génocide préférant envoyer un député rwando-français, mais il sait que Kigali attend toujours, cette responsabilité, cette contrition, de la part de la France, qui aurait fauté, par exemple par l’opération Turquoise. Une repentance qui ne vient toujours pas. Adviendra-t-elle jamais ?

20 ans après les choses semblent bouger côté judiciaire dans cette histoire de l’attentat du 6 avril, quant à celles politiques, il faudra attendre de voir, mais c’est un début de vrai dégel Kigali-Paris.

La REDACTION

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