Nouveau sommet Afrique-France (NSAF)   : Sankara aurait aimé la forme, pas le fond !

Nouveau sommet Afrique-France (NSAF)  : Sankara aurait aimé la forme, pas le fond !

Par le hasard temporel, le Nouveau sommet Afrique-France (NSAF) qui s’ouvre ce jour 8 octobre à Montpellier est à 3 jours d’un procès qui se tient à 6 000 kilomètres de l’Hexagone : celui de Thomas Sankara au Burkina Faso, qui débute ce lundi 11 octobre à Ouaga. On dira qu’est-ce que ce jamborée a à voir avec le procès du père de la Révolution burkinabè ?

D’abord, on se rappelle du Sommet France –Afrique de Vittel où Sankara accueilli à l’échelle de Coupée de l’avion par Guy Penne, (un monsieur qui avait plus ou moins été mêlé à son arrestation un 17 mai 1983), un accueil qui avait occasionné le boycott de ce sommet par le président du Conseil national de la révolution (CNR).

Parce qu’ensuite c’est à Ouagadougou en novembre 2017, face à des étudiants à l’Université Joseph Ki-Zerbo, que le président français Emmanuel Macron a chanté non seulement le requiem de la Francafrique et a même débuté son discours par la célèbre phrase de Sankara «Oser inventer l’avenir» ! Là, au sein du temple de savoir burkinabè, Macron avait affirmé qu’il n’y a plus de politique africaine de la France et promettait de tout chambouler, à commencer par ces marottes que constituent ces sommets France-Colonies, rassemblant un aréopage de dirigeants africains autour du grand manitou blanc de France. Exit ce format obsolète. Place à ceux au nom desquels, les chefs d’Etat faisaient le pèlerinage au bord de la Seine : les populations en particulier les jeunes.

C’est donc des quinqua et quadra, artistes, athlètes, journalistes, intellectuels africains qui ont été triés sur le volet pour ce rendez-vous. Macron entouré de 3 000 jeunes, au lieu des 54 chefs d’Etat, rajeunis certes pour certains, mais parvenus ou maintenus au pouvoir par des coups d’Etat constitutionnels ou militaires. Ils plancheront sur le draft de l’intello Achille Bembé, pourfendeur jadis de Macron et converti à son approche des relations Afrique-France.

Ça, Sankara aurait aimé cette jeunesse, avec la dynamique des échanges avec Macron. La société civile à ce rassemblement, plutôt que des chefs d’Etat, qui viennent à cette rencontre par snobisme, plutôt que par conviction. Ces rapports directs avec les citoyens, Sankara aurait approuvé. Ce sont en fait les représentants, les mandataires du peuple pour parler des problèmes des populations.

Là où Sankara aurait désapprouvé, c’est le mode de désignation de ces jeunes qui fait des gorges chaudes. D’aucuns à l’image du Conseil national de la jeunesse du Burkina (CNJ-BF) sont vent debout contre ce choix un Conseil national de la jeunesse (CNJ) a même rencontré des responsables de l’ambassade de France au Burkina pour connaître les tenants et aboutissants de ces choix. En outre, on attend de voir ce que ces jeunes diront à ce NSAF, puisque certains porte-paroles de ces 3 000 personnes s’adresseront à Macron et à la France et même l’Afrique. Et c’est à ce niveau également que Sankara aurait eu son mot à dire. Ces porte-paroles vont-ils dire ce qu’ils pensent réellement ou vont-ils parler pour plaire ?

A la réalité peut-être que le Che Guevara africain aurait aimé participer au contre-sommet qui se tient simultanément avec ce NSAF, et qui se prolongera même jusqu’au dimanche 10 octobre. La tonalité du discours de ce contre-sommet qui s’inscrit contre le sommet France-Afrique, diffère de celui de Afrique-France aurait enchanté le remuant révolutionnaire.

Qu’à cela ne tienne, attendons de voir ce que donnera cette nouvelle formule de cette traditionnelle rencontre : Un sommet Afrique-France sans chef d’Etat. C’est inédit ! Les conclusions des travaux le seront-ils aussi ?

.La REDACTION

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