Nouvelle politique africaine de la France : Les militaires en back et le partenariat équilibré au front office !

Nouvelle politique africaine de la France : Les militaires en back et le partenariat équilibré au front office !

48 heures avant sa seconde tournée en Afrique, qui le conduira au Gabon, en Angola, au Congo-Brazza et en RD Congo, Emmanuel Macron a campé le décor hier 27 février à Paris sur ce que sera désormais la nouvelle politique de la France en Afrique et surtout ce qu’elle ne sera plus.

Edulcoré, le cours magistral donné devant des étudiants burkinabè en novembre 2017, même si l’épine dorsale demeure, évaporée la convocation martiale des chefs d’Etat du Sahel à Pau pour leur enjoindre de clarifier leur position, allégé le nouveau sommet France-Afrique de Montpellier, avec la société civile jeune, laquelle ne lui a pas retourné l’ascenseur, bref, il y a le feu dans les rapports France-Afrique et il faut l’éteindre.

Et les termes des relations repensées selon Macron se déclinent en plus  «d’humilité», et en ne considérant plus le continent comme un «terrain de compétition» militaire, mais un «cadre de développement de luttes pour des causes communes».

La France ne peut pas tout résoudre en Afrique, ce n’est ni sa vocation ni sa volonté et ceux qui y croient se trompent lourdement. Haro également sur cette logique «de prédation qu’il faut inverser».

Mais, si la France change son fusil d’épaule, en l’espèce, elle reste présente pour continuer à apporter du positif : 40 millions d’Euros seront injectés dans les ambassades francophones pour «une offensive informationnelle». Une bataille que la France doit gagner face au bashing dont elle fait l’objet.

Voici venus aussi les temps du Business, des affaires gagnant-gagnant, d’égal à égal, France-Afrique dont les sillons selon Macron ont été tracés par le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) qu’a dirigé Jules-Armand Aniambossou. La France n’est plus là pour une course sécuritaire, elle ne jouera pas le jeu de certains, l’allusion à Wagner «ce groupe de mercenaires qui est l’assurance-vie des régimes défaillants  ou des putschistes» n’est pas subliminale. Elle reste, la France fondamentalement attachée à la démocratie, et oeuvrera à faire aboutir la Fondation d’Innovation de la démocratie que cornaque Achille M’Bembé, et dont le là a été lancé à Jo’Burg.

De Ouaga à Bangui en passant par Bamako, la France a mal à ses relations avec son précarré, et pendant longtemps, elle n’a pas voulu changer son logiciel, ça y est et Macron l’accepte avec cette sortie à l’orée d’une tournée africaine qui se veut celle d’un lobbying ardu.

Il faut saluer et louer cette nouvelle stratégie diplomatique et militaire de la France en Afrique, dévoilée par Macron qui a entendu la clameur de ressentiment contre une politique française obsolète, vermoulue dont de nombreuses scories gagneraient à être brûlés. C’est à l’honneur du président français qui  fait preuve d’une realpolitik dépouillée de tout égo d’ex-Métropole. Diagnostic clair, décision de cesser de s’adosser à ce passé colonial pour en tirer des acquis viagères ou de rente.

Jupiter a eu une oreille attentive aux villipendeurs de la France des rues de Ouaga depuis plusieurs mois. Et c’est pourquoi, la France doit et va changer son disque dur de coopération.

D’ailleurs, le président français a-t-il le choix ? Tout le monde court actuellement vers l’Afrique, le continent de l’avenir. Les ministres russes, turcs et chinois se succèdent en Afrique. Et si la France ne veut pas de rivalité malsaine, elle n’entend pas laisser ce continent prometteur entre les mains d’autres puissances. Et puisque la sécurité a été le casus belli entre elle et certains pays, finie la «centralité militaire» comprendre moins de treillis, une diminution des effectifs militaires français, mieux les bases françaises seront «africanisées» «transformées en académies ou en bases de partenariat par exemple». Vivent les affaires ! Les militaires au back, le partenariat équilibré au front office.

Serait-ce le cas aux Comores, en Côte d’Ivoire, au Sénégal où l’Hexagone a des bases militaires traditionnelles ? En tout cas, le président français donne rendez-vous en juin prochain ou un sommet Sud-Nord sera le thermostat de ce changement copernicien. Déjà au Gabon, on en aura un aperçu car loin d’être un «déplacement électoraliste» à 6 mois de la présidentielle, à Libreville, les forêts et le climat seront au menu, en Angola, ce sera le partenariat agricole, au Congo-Brazza, un hommage à la renaissance, et enfin en RD Congo, la santé, les infrastructures, les mines et la défense (la France est le 1er partenaire en formation militaire) seront les sujets de partenariat.

 Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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